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Camponotus nicobarensis de Jules

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(@Anonyme 172)
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Bonjour à tous,

Au travers de ce blog je souhaiterais vous présenter ma colonie de Camponotus nicobarensis que j’ai reçu le 31/07/2019

 

Le choix de cette espèce s’est fait sur plusieurs critères notamment : 

- la polygynie : une mauvaise expérience avec le décès d’une gyne précédente et une colonie orpheline de Messor 

- la diapause : comme vous le comprendrez il est quasi impossible pour moi de la respecter

- l’observation : taille moyenne, comportement actif et vitesse de développement correcte

Vous pouvez consulter au besoin la très bonne Fiche Camponotus nicobarensis présente sur le site.

J’ai donc opté pour une fondation de deux gynes que j’ai reçu avec 10 ouvrières. Je m’empresse de suite de vous conter mes premiers montages ainsi que mes premières erreurs.

Je profite également de ce blog pour vous présenter quelques constructions que je dédie à la myrmécophilie.

 

[Q/R]

Bonne lecture.

 

 

Ce message a été modifié Il y a 3 ans 6 fois par Anonyme
 
Posté : 24/02/2021 8:48 pm
(@Anonyme 172)
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Août 2019

Empressé que ma colonie se développe, je souhaitais favoriser autant que possible les meilleures conditions. Le temps qu’elles se reposent de leur voyage, je leur préparais un nouvel endroit où habiter. Je reconnais avoir vu un peu grand avec ce tube en verre rechargeable de 25mm, surtout à ce stade. L’aire de chasse, quand à elle fondamentale, à été fabriqué à partir d’une boîte de conservation que j’ai dérobé dans la cuisine. J’ai évidé soigneusement le couvercle pour obtenir un plafond périphérique et une fermeture ajustée. Mon premier choix d’anti-évasion a été du talcool, d’efficacité correcte malgré leurs grandes jambes.

 




Leur premier repas a été du pseudo-miellat, de composition classique avec du miel et de l’eau, ainsi qu’un verre de farine lyophilisé. Notez les belles physogastries.

Vous verrez par la suite que je vais abandonner le pseudo-miellat. En effet, chez moi l’humidité ambiante est aux alentours de 20% été comme hiver, et les pauvres gouttes déposées dans l’ADC se compactent à très grande vitesse sous l’évaporation de l’eau. Mon objectif étant d’élaborer des procédés durables et stable dans le temps, il n’était pas question de déposer et laver plusieurs fois par jours (ou même par semaine) ces gouttes de miel durcit.

[Q/R]

Ce message a été modifié Il y a 3 ans parAnonyme
 
Posté : 25/02/2021 9:17 pm
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Nous sommes en plein août 2019, chaleur écrasante, mais malgré ça le couvain continu à croître. Deux ouvrières sont décédées dans de mystérieuses conditions, sûrement le choc du voyage.

Afin de répondre au mieux aux besoins nutritionnels des ces dames (et favoriser le développement +++), j’ai tenté plusieurs types d’aliments. A ce moment là mon objectif était de trouver un aliment avec une bonne base protéique pour complété l’apport en miel, et avec des vitamines. Avocats, mie de pain protéinée, et pate d’amande n’ont pas eu de succès. Par contre les dés de jambon et le thon en boîte sont toujours aussi apprécié, même aujourd’hui.

A noter qu’elles n’ont jamais accepté de goûter à mon sirop d’érable.


Côté observation, je posséde un iPhone 8 Plus ainsi qu’un iPad Pro qui me permettent de faire la quasi totalité des photos. Mais le zoom numérique atteint rapidement ses limites. Je me suis donc inspiré d’un tuto trouvé sur internet pour confectionner une mini loupe à clipser sur mes appareils à partir d’une lentille d’appareil photo jetable (récupéré gratuitement chez un photographe du coin de la rue). Voici ci dessous des exemples de cliché en « macro maison ». Quelles temps (1an) plus tard je découvre la fonction Loupe sur mon téléphone, qui me permet dès à présent d’activer le flash en même temps que de visualiser les images et également de régler la puissance d’éclairage assez finement.




[Q/R]

Ce message a été modifié Il y a 3 ans parAnonyme
 
Posté : 25/02/2021 9:49 pm
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Septembre-octobre 2019

Les premières ouvrières commencent à naître, je suis alors surpris de contracter la lenteur de développement de cette espèce. Sur de nombreuses fiches accessible sur internet, beaucoup vantent la rapidité de développement du couvain en 28 jours. Or selon mes premières observations, bien que les températures ne soient pas descendues en dessous de 28°C pendant plus d’un mois et demi dans l’appart, les premières ouvrières semblent être apparues au bout de 2 mois. Elle sont facilement reconnaissable chez cette espèce de par leur couleur plus claire comme on peut le voir sur la photo.


A cette période je rajoute sur mon dispositif de tube un cache pour d’une part protéger les fourmis de la lumière (assez peureuses a cette époque) et d’autre part pour faciliter l’observation. J’ajoute également un système de chauffage composé d’un thermostat jour-nuit couplé à un tapis chauffant 4 ou 5W. Une poche d’eau fait l’interface entre le tapis et le tube, poche dans laquelle j’ai enfermé la sonde du thermostat. Cela permet de diffuser plus facilement la chaleur et surtout de mieux la contrôler.

A ce moment je choisis de chauffer à 28°C le jour et 24°C la nuit.

Pour ce qui est de la nourriture, j’ai abandonné le pseudo-miellat, trop contraignant à mon goût. J’ai tout de même tenté d’en mettre dans un distributeur d’eau, mais le résultat n’était pas concluant : coton de protection qui moisi, système qui perd sa porosité, algues qui se développent... à peine 1 semaine d’autonomie dans de bonnes condition. Je décide alors de me tourner vers une préparation bien connue du milieu : le bhatkar. 

Pour rappel c’est une gelée fabriquée, selon les sources, avec du miel, de l’oeuf, de l’eau/lait/jus, parfois avec des vitamines, minéraux et même du sirop d’érable. Cela présente plusieurs avantages, comme de combiner glucides, protéines et vitamines, d’être moins sensible à la dessiccation et de pouvoir se conserver longtemps au congélateur.

Après plusieurs essais de bhatkar, après avoir vu qu’il séchait jusqu’a devenir dur comme de la pierre en quelques semaines, mais aussi après avoir constaté qu’il pourrissait au contact de trop d’humidité, je décide de fabriquer un dispositif pour le distribuer. (J’ai observé que les fourmis en marchant dessus, si l’humidité autour est trop élévée, contamine le bhatkar et provoque un pourrissement accéléré).


Ce dispositif est un briquet coupé en deux, avec une extrémité bouché par du liège qui permet une certaine régulation de l’humidité, et une autre extrémité représentant l’entrée de diamètre le plus restreint possible pour les fourmis. Ainsi le bhatkar est bourré dans une des chambres et ne peut être consommé que sur une seule face, évitant contamination et dessiccation. Le fait d’avoir un front unique de consommation est un réel avantage, ce qui permet d’avoir une réserve alimentaire viable durant environ 1 mois.
PS : A l’heure où j’écris j’utilise toujours ce procédé, mais j’ai modifié le système et la recette pour le rendre encore plus commode à préparer. J’en parlerai le moment venu. 

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Ce message a été modifié Il y a 3 ans parAnonyme
 
Posté : 26/02/2021 12:30 am
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Novembre-décembre 2019

 

Je me souviens du jour où j’ai constaté à quel point les Messor barbarus était des fourmis... comment dire... dégeu. Avec ces Camponotus je me suis dis qu’il en serait fini des dépotoirs anarchiques dans la fourmilière. Et bien figurez vous que ça n’a pas été aussi simple. Au bout de quelques mois, le tube de 25mm est devenu très sale, à tel point que des moisissures ont commencé à se répandre d’abord au coton puis à une bonne partie du tube. De plus les fourmis avait la fâcheuse tendance à emporter de la nourriture dans le tube qui finissait par pourrir. (Pas de photo du tube malheureusement mais un aperçu du déluge)


J’ai alors décidé de hater l’ouverture d’un nouveau module tout propre. C’est une fourmilière que j’ai fabriqué plusieurs années auparavant, et dont j’avais sélectionné de manière très réfléchie les matériaux. Le corps en plâtre, un coffrage étanche en verre, un système d’humidification et de contrôle de la température/humidité intégré. Les chambres sont assez vastes. Comme j’ai remarqué que le plâtre avait cette tendance à devenir mou lorsqu’il est humide, j’ai blindé des chambre avec du mortier colle pour BC avant de l’ouvrir aux Camponotus. Pour éviter de donner accès à toutes les chambres, j’ai intercalé des ficelles au niveau de passages stratégiques. De faux noeuds assurent l’occlusion parfaite, avec la possibilité en tirant sur la ficelle de dégager complètement le passage.


Le déménagement s’est fait facilement, assez rapidement et totalement. Les fourmis ont très vite préféré le nouveau module tout propre. Était-ce un problème d’humidité trop élevée dans le tube ? L’avantage dans cette nouvelle fourmilière, et non des moindres, c’est la qualité d’observation.




On peut apercevoir le couvain à tous ses stades, et même les interactions entre les fourmis. Le développement de la colonie est plutôt bon, bien qu’en deçà de mes estimations. La gestion de l’humidité a été très difficile, car là où j’habite il fait 25°C l’hiver grâce/a cause du chauffage central au sol très performant. L’air est très (très très) sec et l’eau déminéralisée s’évapore effroyablement rapidement. De plus la diffusion de l’eau dans le plâtre ne se faisait plus aussi bien que dans sa jeunesse. Mais elles semblent ne pas avoir souffert de cette entrée dans l’hiver (PS : pas de diapause pour les nicobarensis).

 
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Ce message a été modifié Il y a 3 ans parAnonyme
 
Posté : 26/02/2021 1:49 am
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Février 2020

La colonie semble se développer correctement, mais ma crainte d’une mauvaise humidification du nid persiste. J’utilise exclusivement de l’eau déminéralisée, ce qui empêche classiquement les pores du plâtre d’être obstruées par les minéraux et donc d’en réduire la capillarité. Mais je constate bien que l’humidité peine à se répartir. Avant de faire déménager ma colonie, j’ai pris soin de blinder les chambres afin d’éviter que les fourmis ne creusent le plâtre humide très ramolli et friable (après plusieurs tests, un léger coup d’ongle enlevait une large zone de plâtre humide). Ce phénomène regrettable d’altération du plâtre je l’ai constaté assez rapidement, et j’avoue avoir en avoir sous estimer la potentielle gravité. Malgré le blindage, ma crainte était de retrouver un jour ma colonie a l’extérieur de la fourmilière, ou pire, morte. En d’autres mots, humidifier ce dispositif ne me rassurait pas du tout.

J’ai donc décidé de fabriquer une autre fourmilière à partir du même coffrage en verre disponible, cette fois ci en BC avec blindage au mortier colle avec un système humidification de plus grande contenance, et toujours équipé de contrôle de la température et de l’humidité.

Rétrospectivement, je pense que ce changement était une erreur, un empressement, et qu’il aurait mieux valut attendre et observer attentivement le comportement de la colonie. De plus l’espace offert par l’ancien module était largement suffisant et m’aurait permis, face à la mauvaise capillarité de n’humidifier qu’une ou 2 salles.



Enfin bref... vous pouvez observer le résultat au travers des images ci-dessus. Le but était de garder un espace complément sec et un autre bien humide afin de laisser la colonie s’installer selon ses préférences. Pour le reste je suis resté sur le même principe pour bloquer les accès aux salles supplémentaires. Cela fait beaucoup d’espace potentiel, c’est dire l’espoir que j’avais quant à l’explosion de la population!


PS : sur la dernière photo, la structure en verre à gauche donne un indice sur ce qui se trame d’ici les prochains mois.

 

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Ce message a été modifié Il y a 3 ans parAnonyme
 
Posté : 28/02/2021 7:05 pm
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Avril 2020

 

A cette période, une très grande partie de la colonie a emménagée dans la nouvelle fourmilière, préférant donc l’humidité. Seules quelques ouvrières demeurent dans le module sec, alors que couvains et gynes se retrouvent tous là où l’hygrométrie est la plus clémente. Cependant j’occulte un détail non des moindres qui aurait pu largement influencer leur choix : le chauffage. A ce moment je décide de chauffer la nouvelle fourmilière sur les mêmes modalités qu’auparavant (28°C jour, 24°C nuit). La plaque chauffante que j’ai confectionné, il y a de ça déjà quelques années, est composée d’une plaque de médium extérieure, munie d’une couche d’isolant pour toiture en 15 ou 20 couches, sur laquelle est collé un tapis chauffant. Les bords de la plaques sont bordés par un lacet plat afin que la chaleur ne s’échappe pas sur les côtés.


L’observation de ces fourmis devient réellement agréable et passionnante à ce stade comme en témoigne la photo prise dans l’ADC lors de leur festin. Aux environs de 330 ouvrières, elles sont beaucoup moins peureuses et beaucoup moins sensible a la lumière. On sent vraiment que l’espace dont elles disposent leur appartient et sautent sur le moindre changement. Le couvain n’est, quant à lui, pas très impressionnant, avec assez peu de cocons. Je vais profiter de l’absence d’ouvrières dans l’ancien nid pour le clôturer, car il ne semble pas indispensable au développement du couvain et qu’il me faut libérer de l’espace.


Simple précision : le fourragement soutenu des nicobarensis dans l’ADC épuise rapidement l’anti-évasion talcool et disperse le talc. Je décide donc de tester d’autres produits, notamment la vaseline en gel et huile de paraffine. Le premier est assez décevant, il forme des grumeaux (cf. photo) et semble être ingéré puis recraché ailleurs par les fourmis. Le second est plus satisfaisant mais gagnerait en efficacité avec un toit périphérique deux fois plus large. Je n’ai pas testé le fluon, prometteur mais un peu cher à mon porte-monnaie.

..Voyant à quel point elles sont actives, je vais bientôt décider de leur offrir une nouvelle aire de chasse...

 

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Ce message a été modifié Il y a 3 ans 2 fois parAnonyme
 
Posté : 28/02/2021 9:36 pm
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