Pheidole nodus

Asie

Lecture rapide :

Famille : Formicidae

Sous-famille : Myrmicinae

Tribu : Attini

Genre : Pheidole

Espèce : Pheidole nodus

Taxonomiste et année de description : Frederick Smith en 1874 (sous le nom de Pheidole nodus).

Nom vernaculaire : “Big-headed ant” (anglais), littéralement, « fourmi à grosse tête »

Synonymie : Ce taxon est souvent orthographié à tort Pheidole noda, le nom d’espèce étant alors considéré comme un épithète devant s’accorder avec le nom du genre (féminin) ; en réalité, nodus est un nom utilisé par apposition, et ne s’accorde donc pas.

Divers autres taxons, dont aucun n’est encore actuellement utilisé, sont tombés en synonymie avec Pheidole nodus.

Étymologie genre : Du grec “Pheidolos, signifiant “économe” ou “parcimonieux”.

Étymologie espèce : Du latin “nodus“, signifiant “nœud”.

Taille gyne : 7-8 mm

nana7mi

Taille minor : 3,5 à 4 mm

Karthik

Taille major : 5 à 5,5 mm

Jonghyun Park

Taille mâle : 4-4,5 mm

Morphisme :L’espèce présente un polymorphisme non continu avec de grands et peu nombreux individus appelés « majors » bien plus imposants que les plus petits individus, constituant la majeure partie de l’effectif colonial, appelés « minors », sans qu’il n’y ait d’intermédiaire de taille entre ces deux sous-castes.

Identification : Le genre Pheidole comporte un très grand nombre d’espèces en Asie, parmi lesquelles beaucoup ressemblent à Pheidole nodus. Il est probable que les « Pheidole noda » ou « Pheidole nodus » que l’on voit à la vente ne se rattachent en réalité pas toujours à cette espèce précise. Pheidole nodus se distingue de la plupart des autres espèces asiatiques par une tête très concave chez les majors et un post-pétiole imposant ; elle est séparée de sa cousine Pheidole tumida par l’absence de lobe sous le pétiole.

Description et particularités physique : Pheidole nodus est une fourmi de taille moyenne, quoiqu’assez grande pour le genre Pheidole. Les minors sont frêles, leurs appendices longs et fins, et leur corps peu sculpté ; les majors, bien plus massifs, portent une tête cordiforme, striée et disproportionnément grosse dans laquelle sont logés les muscles leur permettant de se servir de leurs puissantes mandibules. Ces deux sous-castes d’ouvrières sont de coloration brune, variable en fonction des individus et notamment de leur âge. Leur pilosité est fine et éparse, et leur aiguillon n’est pas fonctionnel.

Les reines, d’une teinte allant du brun sombre au noir, sont bien plus grandes que les minors mais dépassent à peine les majors. Leur gastre est assez petit en comparaison de ce que l’on peut observer chez d’autres Pheidole ; elles ne sont que rarement physogastres.

Les mâles sont bien plus clairs, et leur silhouette est typique du genre Pheidole.

Biotope : Tous types de biotopes : plaines, forêts, lisières de forêts, espaces ouverts, parcs mais aussi milieux urbains. L’espèce est très ubiquiste.

Nidification : Cette espèce nidifie le plus souvent dans le sol ou sous des pierres, parfois dans les rondins de bois en décomposition voire dans les interstices des habitations. Les colonies sont polydomes, et peuvent ainsi être dispersées dans plusieurs nids satellites.

Démographie : Chaque nid comporte jusqu’à quelques milliers d’ouvrières et de multiples reines ; une unique colonie est susceptible d’occuper plusieurs nids, rendant leur démographie difficile à estimer.

Particularités comportementales : Pheidole nodus est agressive et organise des recrutements très efficaces, ce qui lui permet de monopoliser de nombreuses ressources de nourriture et lui permet d’assurer une place dominante dans la myrmécofaune des milieux urbains d’Asie du Sud-Est. Le développement est rapide et le couvain très abondant afin de compenser la faible longévité des ouvrières par un renouvellement continu des effectifs.

Alimentation : Cette espèce se nourrit principalement d’insectes, mais se contente de toutes sources de nourriture comme des liquides sucrés provenant de plantes, de fruits ou de pucerons, ou même occasionnellement de graines. Les plus jeunes majors servent de réserves de nourriture, et sont ainsi fréquemment physogastres.

Période d’essaimage : On observe des mâles durant une grande partie de la période de développement, principalement de mai à août. Les accouplements seraient essentiellement intra-nidaux.

Gynie : Très polygyne, avec de nombreuses reines fécondées présentes dans chaque nid.

Fondation : Probablement dépendante : les nouveaux nids ne semblent être établis que par bouturage, lors desquels les gynes déménagent avec des ouvrières et du couvain. Aucun cas de fondation claustrale n’est documenté.

Cycle de développement : Homodynamique : les colonies se développent toute l’année si les conditions climatiques le permettent, et la baisse des températures n’est qu’un frein à leur activité. Au Japon, l’espèce a été observée en plein hiver fourrageant à des températures avoisinant les 7 à 8 °C.

Cette espèce est abondante dans une grande partie de l’Asie du Sud Est, s’étalant de l’Inde jusqu’au Sud du Japon en passant par Java.

Voir la répartition de l’espèce sur antmaps.org.

Température de maintien : 22 °C à 28 °C.

Set up : Cette espèce se contentera de tout type de nid ; il faudra cependant veiller à ce qu’il soit blindé, et l’aire de chasse devra être protégée par un anti-évasion efficace comme le téflon, le talc ou le talcool pour éviter les évasions. Si votre installation n’est pas protégée, votre colonie risquera de s’évader, d’autant plus lorsqu’elle aura atteint une démographie importante. Nous vous déconseillons donc le terrarium pour cette espèce, car il ne garantit pas une protection efficace contre les évasions.

Hygrométrie : 60 à 80 % de la surface du nid devra être humidifiée ; il faudra veiller à ce que le système d’humidification du nid soit efficace.

Diapause : L’espèce étant homodynamique, la diapause est superflue, bien que l’on puisse effectuer une baisse saisonnière de température en fonction de la provenance de la colonie.

Alimentation en élevage : Elles sont très opportunistes, et se contentent de tout. Particulièrement friandes d’insectes qui devront être distribués en quantité, elles seront également nourries de substances sucrées (pseudo-miellats, beetle jelly, fruits…). Il est cependant conseillé de leur présenter les liquides sucrés imbibés dans du coton afin d’éviter les noyades.

Foreuse ? : Oui, cette espèce va chercher à creuser tout ce qu’elle pourra, il faudra donc une installation blindée contre ces « reines de l’évasion ».

Fondation : Les fondations ne s’effectuent supposément que par bouturage, et il serait donc impossible de trouver des gynes seules. De fait, il semblerait que les colonies vendues sur le marché soient systématiquement issues de pillage.

Détail à ajouter : Il est important de noter que la combinaison entre capacité à former des super-colonies très polygynes, accouplements intra-nidaux communs et grande robustesse puisse conférer à cette espèce un certain potentiel invasif, notamment en milieu urbain.
Il sera autant que possible conseillé de se tourner vers d’autres espèces présentant moins de risques.

Difficulté d’élevage : Facile. Les colonies, très robustes, grandissent rapidement et ne nécessitent pas de soin particulier ; même sans expérience, il est très simple de les faire prospérer. La vraie difficulté porte sur la gestion des colonies sur le long terme : en effet, elles deviennent rapidement très populeuses et voraces et tentent de s’évader par tous les moyens, ce qui les rendront difficiles à contenir.

nana7mi

1) Classification et Signification :

Famille : Formicidae

Sous-famille : Myrmicinae

Tribu : Attini

Genre : Pheidole

Espèce : Pheidole nodus

Taxonomiste et année de description : Frederick Smith en 1874 (sous le nom de Pheidole nodus).

Nom vernaculaire : “Big-headed ant” (anglais), littéralement, « fourmi à grosse tête »

Synonymie : Ce taxon est souvent orthographié à tort Pheidole noda, le nom d’espèce étant alors considéré comme un épithète devant s’accorder avec le nom du genre (féminin) ; en réalité, nodus est un nom utilisé par apposition, et ne s’accorde donc pas.

Divers autres taxons, dont aucun n’est encore actuellement utilisé, sont tombés en synonymie avec Pheidole nodus.

Étymologie genre : Du grec “Pheidolos, signifiant “économe” ou “parcimonieux”.

Étymologie espèce : Du latin “nodus“, signifiant “nœud”.

2) Morphologie et identification :

Taille gyne : 7-8 mm

nana7mi

Taille minor : 3,5 à 4 mm

Karthik

Taille major : 5 à 5,5 mm

Jonghyun Park

Taille mâle : 4-4,5 mm

Morphisme :L’espèce présente un polymorphisme non continu avec de grands et peu nombreux individus appelés « majors » bien plus imposants que les plus petits individus, constituant la majeure partie de l’effectif colonial, appelés « minors », sans qu’il n’y ait d’intermédiaire de taille entre ces deux sous-castes.

Identification : Le genre Pheidole comporte un très grand nombre d’espèces en Asie, parmi lesquelles beaucoup ressemblent à Pheidole nodus. Il est probable que les « Pheidole noda » ou « Pheidole nodus » que l’on voit à la vente ne se rattachent en réalité pas toujours à cette espèce précise. Pheidole nodus se distingue de la plupart des autres espèces asiatiques par une tête très concave chez les majors et un post-pétiole imposant ; elle est séparée de sa cousine Pheidole tumida par l’absence de lobe sous le pétiole.

Description et particularités physique : Pheidole nodus est une fourmi de taille moyenne, quoiqu’assez grande pour le genre Pheidole. Les minors sont frêles, leurs appendices longs et fins, et leur corps peu sculpté ; les majors, bien plus massifs, portent une tête cordiforme, striée et disproportionnément grosse dans laquelle sont logés les muscles leur permettant de se servir de leurs puissantes mandibules. Ces deux sous-castes d’ouvrières sont de coloration brune, variable en fonction des individus et notamment de leur âge. Leur pilosité est fine et éparse, et leur aiguillon n’est pas fonctionnel.

Les reines, d’une teinte allant du brun sombre au noir, sont bien plus grandes que les minors mais dépassent à peine les majors. Leur gastre est assez petit en comparaison de ce que l’on peut observer chez d’autres Pheidole ; elles ne sont que rarement physogastres.

Les mâles sont bien plus clairs, et leur silhouette est typique du genre Pheidole.

 

3) Biologie :

Biotope : Tous types de biotopes : plaines, forêts, lisières de forêts, espaces ouverts, parcs mais aussi milieux urbains. L’espèce est très ubiquiste.

Nidification : Cette espèce nidifie le plus souvent dans le sol ou sous des pierres, parfois dans les rondins de bois en décomposition voire dans les interstices des habitations. Les colonies sont polydomes, et peuvent ainsi être dispersées dans plusieurs nids satellites.

Démographie : Chaque nid comporte jusqu’à quelques milliers d’ouvrières et de multiples reines ; une unique colonie est susceptible d’occuper plusieurs nids, rendant leur démographie difficile à estimer.

Particularités comportementales : Pheidole nodus est agressive et organise des recrutements très efficaces, ce qui lui permet de monopoliser de nombreuses ressources de nourriture et lui permet d’assurer une place dominante dans la myrmécofaune des milieux urbains d’Asie du Sud-Est. Le développement est rapide et le couvain très abondant afin de compenser la faible longévité des ouvrières par un renouvellement continu des effectifs.

Alimentation : Cette espèce se nourrit principalement d’insectes, mais se contente de toutes sources de nourriture comme des liquides sucrés provenant de plantes, de fruits ou de pucerons, ou même occasionnellement de graines. Les plus jeunes majors servent de réserves de nourriture, et sont ainsi fréquemment physogastres.

Période d’essaimage : On observe des mâles durant une grande partie de la période de développement, principalement de mai à août. Les accouplements seraient essentiellement intra-nidaux.

Gynie : Très polygyne, avec de nombreuses reines fécondées présentes dans chaque nid.

Fondation : Probablement dépendante : les nouveaux nids ne semblent être établis que par bouturage, lors desquels les gynes déménagent avec des ouvrières et du couvain. Aucun cas de fondation claustrale n’est documenté.

Cycle de développement : Homodynamique : les colonies se développent toute l’année si les conditions climatiques le permettent, et la baisse des températures n’est qu’un frein à leur activité. Au Japon, l’espèce a été observée en plein hiver fourrageant à des températures avoisinant les 7 à 8 °C.

 

4) Répartition :

Cette espèce est abondante dans une grande partie de l’Asie du Sud Est, s’étalant de l’Inde jusqu’au Sud du Japon en passant par Java.

Voir la répartition de l’espèce sur antmaps.org.

 

5) Élevage :

Température de maintien : 22 °C à 28 °C.

Set up : Cette espèce se contentera de tout type de nid ; il faudra cependant veiller à ce qu’il soit blindé, et l’aire de chasse devra être protégée par un anti-évasion efficace comme le téflon, le talc ou le talcool pour éviter les évasions. Si votre installation n’est pas protégée, votre colonie risquera de s’évader, d’autant plus lorsqu’elle aura atteint une démographie importante. Nous vous déconseillons donc le terrarium pour cette espèce, car il ne garantit pas une protection efficace contre les évasions.

Hygrométrie : 60 à 80 % de la surface du nid devra être humidifiée ; il faudra veiller à ce que le système d’humidification du nid soit efficace.

Diapause : L’espèce étant homodynamique, la diapause est superflue, bien que l’on puisse effectuer une baisse saisonnière de température en fonction de la provenance de la colonie.

Alimentation en élevage : Elles sont très opportunistes, et se contentent de tout. Particulièrement friandes d’insectes qui devront être distribués en quantité, elles seront également nourries de substances sucrées (pseudo-miellats, beetle jelly, fruits…). Il est cependant conseillé de leur présenter les liquides sucrés imbibés dans du coton afin d’éviter les noyades.

Foreuse ? : Oui, cette espèce va chercher à creuser tout ce qu’elle pourra, il faudra donc une installation blindée contre ces « reines de l’évasion ».

Fondation : Les fondations ne s’effectuent supposément que par bouturage, et il serait donc impossible de trouver des gynes seules. De fait, il semblerait que les colonies vendues sur le marché soient systématiquement issues de pillage.

Détail à ajouter : Il est important de noter que la combinaison entre capacité à former des super-colonies très polygynes, accouplements intra-nidaux communs et grande robustesse puisse conférer à cette espèce un certain potentiel invasif, notamment en milieu urbain.
Il sera autant que possible conseillé de se tourner vers d’autres espèces présentant moins de risques.

Difficulté d’élevage : Facile. Les colonies, très robustes, grandissent rapidement et ne nécessitent pas de soin particulier ; même sans expérience, il est très simple de les faire prospérer. La vraie difficulté porte sur la gestion des colonies sur le long terme : en effet, elles deviennent rapidement très populeuses et voraces et tentent de s’évader par tous les moyens, ce qui les rendront difficiles à contenir.

nana7mi

Sources et crédits :

Photographie de couverture : Jonghyun Park.

Fiche rédigée par Gentilbébéphok et Boulette puis complétée par One_ants.

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