1) Classification et Signification :
SOUS FAMILLE : Myrmicinae
FAMILLE : Formicidae
TRIBU : Crematogastrini
GENRE : Temnothorax
ESPÈCE : Temnothorax nylanderi
TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Temnothorax nylanderi a été décrite par l’allemand Johann Georg Adam Förster en 1850.
NOMS VERNACULAIRES : Dans certaines campagnes françaises, les Temnothorax sont appelées « fourmis des glands » ou plus rarement « fourmis noisetières » en référence à leur habitat.
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Aucun synonyme n’est actuellement encore utilisé.
ÉTYMOLOGIE GENRE : « Temnothorax » du latin « temno » signifiant « échancré » auquel on ajoute la racine « thorax ». Donc « Temnothorax » signifie « thorax échancré ».
ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : « nylanderi » pourrait être affilié au fait qu’elles nichent dans de petites cavités ou bien serait une référence à William Nylander, un entomologiste extrêmement influent du XIXème siècle.
2) Morphologie et Identification :
Taille gyne : 4-5mm
Taille ouvrière : 2-5-3mm
Taille major : Inexistant chez le genre Temnothorax
Taille mâle : 2,5-3mm
MORPHISME : Cette espèce est monomorphe.
FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Non, malgré cela, Temnothorax nylanderi peut être facilement confondu avec T.saxonicus (espèce rare en France voir extrêmement rare) qui a la tête plus allongée ainsi que les épines plus courtes et plus relevées que Temnothorax nylanderi.
Confusion possible également avec Temnothorax parvulus et Temnothorax lichtensteini mais elle est plus foncée que ces dernières.
Certaines autres Temnothorax comme T.interruptus ont une coloration proche mais se différencient de Temnothorax nylanderi car cette dernière a un sillon méso-propodéal.
DESCRIPTION :Temnothorax nylanderi est une toute petite fourmi jaune orangée de sous-bois. Les reines et ouvrières Temnothorax nylanderi ont un thorax orange avec une tête et un gastre plus sombre. Les mâles sont orange foncé, brun clair ou brun foncé.
L’avant de leur gastre est composé de 2 tâches dorées, suivi d’une large rayure marron foncé puis d’un enchaînement avec alternance de fines rayures dorées et brun foncé.
Le thorax et la tête sont orange foncé. Les scapes sont courts et légèrement arrondis. Les funicules sont un tout petit peu plus longs que les scapes et sont orientés vers l’extérieur. Les pattes sont courtes, fines et jaunes voire dorées.
3) Biologie :
DESCRIPTION DU BIOTOPE : Cette espèce vit principalement dans les milieux boisés (forêts, parcs arborés, bois…). Elle apprécie les milieux humides et frais, aussi bien en plaine qu’à l’étage collinéen.
NIDIFICATION : Les nids se situent dans les branches creuses, les noix, les glands, les anfractuosités des cailloux, les bûches de bois, les vieilles châtaignes, les coquilles d’escargots vides. Les Temnothorax nylanderi s’installent dans la majorité des cas dans des installations avec du bois. Les nids sont monodomiques.
DÉMOGRAPHIE : Cette espèce fait des colonies d’environ 100 à 200 individus à taille adulte. Cependant, de rares cas ont montré que les colonies adultes pouvaient atteindre les 500 individus voire pour un seul et unique cas recensé par l’IEES : 850 individus.
PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Cette espèce est extrêmement peu agressive et peu active. Il se peut que certaines colonies fusionnent pour passer la diapause (le plus souvent une reine subsiste). Si les différentes reines survivent, les colonies se fractionnent au printemps. Temnothorax est donc idéale pour cohabiter avec d’autres espèces de fourmis en terrarium si ces dernières sont bien plus grandes qu’elle et/ou peu agressives envers la myrmécofaune (Camponotus, Anochetus, Colobopsis, Leptothorax, Dolichoderus, Stenamma…).
Temnothorax nylanderi pratique régulièrement le tandem-running.
ALIMENTATION : Dans la nature cette espèce se nourrit principalement de petits invertébrés (acariens, collemboles, vers) et également de cadavres d’insectes et d’arachnides en tout genre. Elle cherche la nourriture dans la litière et sur le bois mort. Elles peuvent également se nourrir du miellat des pucerons ou de résine et de nectar.
ESSAIMAGE : Les essaimages se font de début juillet à fin août. Ils sont très discrets.
GYNIE : Cette espèce est monogyne avec tendance oligogyne. En effet, l’agressivité de l’espèce est tellement faible que les ouvrières tolèrent temporairement plusieurs gynes après la pléométrose. Cependant, des accidents peuvent arriver et cette situation donne généralement lieu à des fissions coloniales.
FONDATION : Généralement claustrale et indépendante mais plus rarement par parasitisme intraspécifique.
CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Endogène hétérodynamique : la diapause est déclenchée par l’horloge biologique de l’animal indépendamment des conditions extérieures.
4) Répartition :
Temnothorax nylanderi se trouve en Europe de l’Ouest, en Europe de l’Est jusqu’en Pologne et en Scandinavie (Surtout au sud de la Scandinavie). En ce qui concerne la France métropolitaine, cette espèce est présente de partout. Elle n’est pas présente dans le sud de la Corse. Sa présence est avérée dans les Alpes jusqu’à 800m d’altitude et sur les côtes méditerranéennes mais la densité des nids y est indéniablement plus basse.
Répartition française selon Antarea :
5) Élevage :
TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : 20-25°C
SET UP : A la fondation, vous pouvez proposer un tube à essai à la reine. Vous pouvez éventuellement rajouter du bois, ce qui simplifiera la fondation en augmentant la quantité de couvain, en diminuant la durée de l’œuf à l’imago et en augmentant les chances de réussite. Par la suite, vous pourrez leur proposer un petit nid dans une coquille de noix par exemple. Vous pouvez également les mettre dans un petit nid en béton cellulaire (blindage obligatoire) ou même les laisser en tube à essai durant toute la vie de la colonie.
HYGROMÉTRIE : Entre 10% et 40%
DIAPAUSE : 3 mois au minimum à 10-15°C.
ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : En élevage on nourrit cette espèce avec du pseudo-miellat et des petits cadavres d’insectes. Elles apprécient également les paillettes pour poissons et les petits bouts de fruits non acides.
FOREUSE ? : non
FONDATION : Claustrale et indépendante.
DÉTAILS À AJOUTER : Cette espèce peut cohabiter avec d’autres espèces peu agressives du genre Temnothorax, Dolichoderus… ou avec des espèces beaucoup plus grandes (Camponotus ligniperda, etc.). Néanmoins, ne sous-estimez pas la place ni la quantité de nourriture, auquel cas les différentes espèces risqueraient de se battre.
DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Facile. Néanmoins ne sous-estimez pas sa capacité à s’évader. L’espèce est très aventurière et n’hésite pas à partir en utilisant le moindre interstice.
Sources :
- antmaps
- Antarea
- Le Guide delachaux
- Antwiki
- Fourmisfra.co
- Photo par : Matt Hamer; Ant web; agreeable_ant
- antskalytta
- flickr
- Roman Borovsky
Photographie de couverture : Philipp Hoenle.