Neoponera apicalis

Amérique du Sud

Lecture rapide :

Famille : Formicidae

Sous-famille : Ponerinae

Tribu : Ponerini

Genre : Neoponera

Espèce : Neoponera apicalis

Taxonomiste et année de découverte : Pierre-André Latreille en 1802

Synonymes et ancien noms :  Synonyme: Neoponera latreillei ; ancien nom : Pachycondyla apicalis (avant 2014).

Etymologie genre : Néo = nouveau/nouvelle ; Ponera, du grec ancien πονηρός (ponêros) signifiant “laborieux”, “misérable” ou “méchant”.

Etymologie espèce : Le nom de cette espèce vient du latin, “apicalis” signifiant «relatif au sommet», une référence à la couleur jaune sur la pointe de l’antenne.

Taille gyne : 17 à 20 mm

Stephen_WV

Taille ouvrière : 15-18 mm du gastre aux mandibules. (souvent 16mm)

Hjalte Kjærby

PAS DE MAJOR

Taille mâle : 17-19mm

Morphisme : L’espèce présente un polymorphisme moyen en terme de taille mais une seule caste est observée chez les ouvrières.

Faisant partie d’un groupe d’espèces cryptiques ? : Non, Neoponera apicalis est difficilement confondue avec d’autres espèces. Elle se distingue aisément des Pachycondyla. Elle se distingue également de Neoponera cooki par sa plus grande taille et davantage de dents au niveau des mandibules. Aucune sous-espèce ou espèce cryptique n’a été décrite.

Des propos convergents d’observateurs qualifiés tendraient à suggérer l’existence d’une éventuelle sous-espèce de plus grande taille et avec un pétiole plus long mais rien n’est confirmé.

Description : Neoponera apicalis est une ponérine sud-américaine de relativement grande taille, très commune dans son biotope ainsi qu’en zone semi-urbaine. Elle est uniformément noir mat et recouverte d’une pilosité fine. Les pointes de ses antennes sont jaunes voire orangées. Tous ses segments et parties anatomiques sont très détaillés et délimités.

Cette espèce est relativement haute sur pattes, sa cuticule est épaisse, ses antennes sont longues et larges, ses pattes sont proportionnellement longues et les quatre parties de son corps sont très délimitées et espacées, ce qui renforce l’idée d’une fourmi agile et dynamique. Les mandibules sont longues et les yeux très développés car composés de beaucoup de cellules ommatidiennes.

Description du biotope : Neoponera apicalis est une espèce vivant principalement en sous-bois tropical amazonien. On observe les individus fourrager au sol et dans les strates herbacées et arbustives. Le sol dans lequel elle vit est très argileux et chargé de déchets organiques divers. Altitude : Jusqu’à 1600m de hauteur. Elle ne se retrouve pas en prairie d’où son mode de vie semi-arboricole.

Adam Greig

Nidification : La plupart du temps sous les pierres ou sous les vieilles souches et bois pourris. Elles semblent faire des nids polydomiques. Les entrées sont très larges, et on observe souvent de la terre retournée due à l’excavation près de ces dernières. Il semblerait d’ailleurs que les fondations aient coutume de reboucher les entrées de leur nid quand aucun individu ne fourrage.

Démographie : Les colonies sont relativement peu populeuses, environ 500 individus à l’âge adulte. Il ne faudra cependant pas oublier qu’au vue de leur taille et de leur mode de vie, cela est énorme.

Particularité comportementale : Neoponera apicalis est une espèce active aussi bien de nuit que de jour. Les colonies avancées sont plutôt dominantes et agressives aux alentours du nid. Les ouvrières n’hésitent pas à piquer ou à mordre mais la piqûre n’est pas très puissante. Contrairement à Pachycondyla crassinoda avec laquelle elle est très souvent comparée, Neoponera apicalis a une très bonne vue mais de moins bonnes aptitudes à la chasse. Elle ne s’attaque donc pas à de grandes proies mais préfèrera chasser à vue un grand nombre de petites proies à l’aide de son aiguillon.
La piqûre est d’ailleurs une action habituelle qu’elles effectuent au moindre doute pour chasser ou se défendre.

Neoponera apicalis a la coutume de pondre des œufs trophiques difformes destinés à la conservation de nourriture. Ces œufs peuvent être pondus par n’importe quel individu femelle dans la colonie (ouvrières, gyne fécondée ou non fécondée).

Uraniium_Ants

Les oeufs fécondés sont souvent conservés en “paquets” de 3 à 9 œufs. Ils sont longs et de forme cylindrique, quant ils arrivent à maturité, ils prennent une teinte orangée.

Contrairement à d’autres grandes espèce, de Pachycondyla-old, Neoponera apicalis n’est que peu sujette au stress, cela est peut-être dû à sa très bonne vue lui conférant de meilleures aptitudes dans l’analyse de son environnement.

A noter que les larves peuvent bouger et se nourrir seules. Le tandem-running peut également être pratiqué occasionnellement.

En l’absence de gyne, les ouvrières peuvent devenir des gamergates. Dans les colonies, les princesses non accouplées après une certaine durée finissent par retirer leurs ailes puis prennent un comportement d’ouvrières.

Alimentation : Neoponera apicalis est une grande prédatrice. Elle chasse seule ou en petit groupe une grande variété d’insectes dans la litière et dans les basses strates végétalisées. Ces fourmis sont également des prédateurs opportunistes de termites des genres CornitermesLabiotermes et Syntermes.

Neoponera apicalis consommerait également des nectars floraux et extra-floraux à de rares occasions mais également des petits fruits et petites baies trouvés au sol. Il semblerait d’ailleurs que les ouvrières disposent des graines de plantes nectarifères près de leur nid dans l’espoir de les voir germer.

Des cas d’ouvrières consommant des cadavres de reptiles ou de poissons morts ont également été observés.

Mason S.

Piqûre :  Neoponera apicalis peut piquer aisément, elle est munie d’un venin et d’un aiguillon capable de transpercer l’épiderme. Étonnamment cette piqûre est très peu douloureuse en comparaison aux autres Ponerinae de taille similaire. Aucun cas d’allergie n’a été rapporté, la piqûre ne semble pas avoir de conséquence dramatique pour la santé humaine. Ces informations sont cependant à prendre avec minutie car cette piqûre n’a pas été testée dermatologiquement par des professionnels agréés.

Essaimage : Les essaimages ont lieu tout au long de l’année avec des pics à des périodes bien différentes en fonction des pays où elles sont observées. Les femelles ailées ont été collectées en février et avril (Suriname), en mai (Équateur), en juin et juillet (Venezuela et Pérou), en septembre (Guyane) en octobre (Venezuela) et décembre (Colombie). Selon des observateurs sur place, il serait donc possible de trouver des essaimages tout au long de l’année. Pour la Guyane Française, les essaimages auraient lieu tout au long de l’année avec un pic entre février et avril.

Gynie : Cette espèce est monogyne, beaucoup plus rarement oligogyne. Sur les petites colonies, on retrouve cependant très régulièrement plusieurs gynes, cette espèce est adepte des pléométroses pour la fondation, bien qu’en captivité ce ne soit absolument pas nécessaire.

Fondation : La fondation est semi-claustrale. Dans la nature, elle se déroule seule ou en pléométrose. Bien qu’assez longue, la fondation sera plutôt facile, laissant apparaître peu de difficulté, tant que l’hygrométrie et les substrats sont gérés de façon optimale.

Cycle de développement : homodynamique, Neoponera apicalis se développe toute l’année.

Neoponera apicalis se répartit dans les forêts tropicales humides d’Amérique latine, on pourra l’observer du Sud du Mexique jusqu’au sud du Brésil. Elle sera cependant absente dans le Nord-Est brésilien.

Température de maintien :

  • 23 à 28°C dans l’ADC
  • 22 à 26°C dans le nid (faire un point chaud et un point froid est fortement conseillé)

La préférence thermique varie particulièrement en fonction de la zone de récolte. Ainsi des colonies provenant du côté ouest de l’Amérique du sud ou de la Cordillère des Andes requièrent une température plus fraîche (22/23) que des colonies provenant des grandes forêts de l’Est (25/26).

Hygrométrie : hygrométrie importante dans l’air 75 à 85% mais veillez à ce que le sol ne soit pas détrempé pour le bien du couvain. Créer un gradient hygrométrique dans le terrarium est conseillé.

Set-up : Pour le set-up de fondation, on choisira une boîte large et spacieuse (exemple 30*30*30) où la/les gynes pourront creuser dans un substrat organique (pour le tissage des cocons). Un substrat stable, aéré et compact sera de rigueur (mélange d’humus, d’argile et de déchets organiques) et le drainage sera une obligation. Nous vous conseillons également d’ajouter une microfaune abondante telle que des collemboles, des iules, des lombrics, des cloportes… Nous déconseillons les cloportes blancs tropicaux car ils semblent être une source de stress et abîmeront les cocons, préférez donc les gloméris.

Pour les colonies plus avancées, on choisira un terrarium. Ce dernier, pour une colonie adulte, devra au minimum mesurer 100cm de longueur pour 80 cm de hauteur. Ces colonies seront bien moins stressées et beaucoup plus adaptables en terme de nid. Il faudra prévoir des galeries hautes et spacieuses si vous choisissez de faire un nid pré-creusé pour vos colonies une fois bien établies.
En terrarium, nous vous conseillons de réaliser des gradients thermiques et hygrométriques (point chaud/froid – mi sec/humide) afin de laisser vos fourmis choisir leurs conditions. Attention, cette espèce a tendance à attaquer les plantes lorsqu’elle manque de place. Ici il faudra opter pour un couvercle car Neoponera apicalis marche très bien sur les surfaces lisses. N’oubliez pas d’ajouter des collemboles en quantité dans votre terrarium pour limiter la pollution biologique.

De plus en plus de réussites dans des set-up composés d’un tube “bambou” posé dans un terrarium ont également été recensés.

Selon certaines observations, ajouter quelques morceaux de feuilles mortes à la surface du sol pourrait être un plus car elles permettraient une meilleure digestion chez les larves qui en consommeraient occasionnellement.

Diapause : pas de diapause mais certains éleveurs opteront pour une diminution des températures (~22/23°C) sans que l’utilité d’une telle diminution ne soit avérée.

Alimentation : Cette espèce demandera une grande quantité d’insectes vivants ou très fraîchement tués. Il faudra veiller à varier les proies en les adaptant à la taille de la colonie. Cette espèce devra être nourrie plusieurs fois par semaine avec des protéines voire tous les jours pour les colonies bien installées. Des viandes crues, du rosé de souris et liquides sucrés à base simple seront également appréciés occasionnellement.

Foreuse ? : Oui cette espèce est très légèrement foreuse (peut forer le plâtre si ce dernier est trop fin). Mais elle creuse principalement dans la terre et aura une tendance à retourner le substrat.

Fondation :
la fondation est semi-claustrale, il faudra nourrir la/les gynes quotidiennement avec des protéines. Les observations en captivité montrent que le taux de réussite général à la fondation est extrêmement élevé en comparaison à d’autres espèces.

Transport : Neoponera apicalis est moyennement fragile au transport, nous vous recommandons un envoi express en boîte avec papier humidifié, mousses et feuilles. Un envoi en tube est fortement déconseillé.

Cohabitation : Il faudra un grand volume pour maintenir plusieurs espèces de fourmis dans la même cuve. Il semblerait cependant que la cohabitation soit possible avec Mayaponera sp, Gnampogenys sp, Pseudoponera stigma, Platythyrea sp, Pseudomyrmex sp, Cephalotes sp.(hors atratus), Colobopsis impressa, Ponera coarctata et Temnothorax sp.D’autres tentatives de cohabitations avec Daceton armigerum, Gigantiops destructor, Camponotus substitutus et Dolichoderus attelaboides ont été tentées mais avec trop peu de réussite pour être reprises dans des volumes de taille abordable.

Difficultés d’élevage : Cette espèce est l’une des ponérines les plus faciles à la fondation, les colonies sont peu craintives. Neoponera apicalis est une espèce faisant beaucoup de déchets à cause de son régime alimentaire, il faudra les retirer quotidiennement pour éviter les moisissures.

Cette espèce, dont l’essor a commencé il y a relativement peu de temps, vous demandera un grand investissement en terme de temps et d’argent (plusieurs centaines d’euro). Mais elle restera sûrement beaucoup plus abordable en terme d’élevage que d’autres Ponerinae comme sa redoutable homologue : Pachycondyla crassinoda chez laquelle les échecs sont beaucoup plus nombreux.

Son comportement et son activité en fera un must-have pour tout initié désireux de se lancer dans des espèces sortant du lot.

Attention à ne pas négliger l’alimentation qui sera un facteur essentiel au bon développement de la colonie. N’oubliez pas non plus la place que pourra occuper une colonie après quelques années, l’élevage de cette magnifique espèce ne doit donc pas se faire au détriment de sa surface habitable. Des espèces sur lesquelles se réorienter si la place manque : Diacamma rugosum, Neoponera verenae.

Antwiki
Antmaps

Blog de Walter
Observations de Baptiste B, One_ants (Alexis. C)….

Photographie de couverture : Baptiste Ben.

Fiche rédigée par One_Ants

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

Famille : Formicidae

Sous-famille : Ponerinae

Tribu : Ponerini

Genre : Neoponera

Espèce : Neoponera apicalis

Taxonomiste et année de découverte : Pierre-André Latreille en 1802

Synonymes et ancien noms :  Synonyme: Neoponera latreillei ; ancien nom : Pachycondyla apicalis (avant 2014).

Etymologie genre : Néo = nouveau/nouvelle ; Ponera, du grec ancien πονηρός (ponêros) signifiant “laborieux”, “misérable” ou “méchant”.

Etymologie espèce : Le nom de cette espèce vient du latin, “apicalis” signifiant «relatif au sommet», une référence à la couleur jaune sur la pointe de l’antenne.

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

Taille gyne : 17 à 20 mm

Stephen_WV

Taille ouvrière : 15-18 mm du gastre aux mandibules. (souvent 16mm)

Hjalte Kjærby

PAS DE MAJOR

Taille mâle : 17-19mm

Morphisme : L’espèce présente un polymorphisme moyen en terme de taille mais une seule caste est observée chez les ouvrières.

Faisant partie d’un groupe d’espèces cryptiques ? : Non, Neoponera apicalis est difficilement confondue avec d’autres espèces. Elle se distingue aisément des Pachycondyla. Elle se distingue également de Neoponera cooki par sa plus grande taille et davantage de dents au niveau des mandibules. Aucune sous-espèce ou espèce cryptique n’a été décrite.

Des propos convergents d’observateurs qualifiés tendraient à suggérer l’existence d’une éventuelle sous-espèce de plus grande taille et avec un pétiole plus long mais rien n’est confirmé.

Description : Neoponera apicalis est une ponérine sud-américaine de relativement grande taille, très commune dans son biotope ainsi qu’en zone semi-urbaine. Elle est uniformément noir mat et recouverte d’une pilosité fine. Les pointes de ses antennes sont jaunes voire orangées. Tous ses segments et parties anatomiques sont très détaillés et délimités.

Cette espèce est relativement haute sur pattes, sa cuticule est épaisse, ses antennes sont longues et larges, ses pattes sont proportionnellement longues et les quatre parties de son corps sont très délimitées et espacées, ce qui renforce l’idée d’une fourmi agile et dynamique. Les mandibules sont longues et les yeux très développés car composés de beaucoup de cellules ommatidiennes.

3) BIOLOGIE :

Description du biotope : Neoponera apicalis est une espèce vivant principalement en sous-bois tropical amazonien. On observe les individus fourrager au sol et dans les strates herbacées et arbustives. Le sol dans lequel elle vit est très argileux et chargé de déchets organiques divers. Altitude : Jusqu’à 1600m de hauteur. Elle ne se retrouve pas en prairie d’où son mode de vie semi-arboricole.

Adam Greig

Nidification : La plupart du temps sous les pierres ou sous les vieilles souches et bois pourris. Elles semblent faire des nids polydomiques. Les entrées sont très larges, et on observe souvent de la terre retournée due à l’excavation près de ces dernières. Il semblerait d’ailleurs que les fondations aient coutume de reboucher les entrées de leur nid quand aucun individu ne fourrage.

Démographie : Les colonies sont relativement peu populeuses, environ 500 individus à l’âge adulte. Il ne faudra cependant pas oublier qu’au vue de leur taille et de leur mode de vie, cela est énorme.

Particularité comportementale : Neoponera apicalis est une espèce active aussi bien de nuit que de jour. Les colonies avancées sont plutôt dominantes et agressives aux alentours du nid. Les ouvrières n’hésitent pas à piquer ou à mordre mais la piqûre n’est pas très puissante. Contrairement à Pachycondyla crassinoda avec laquelle elle est très souvent comparée, Neoponera apicalis a une très bonne vue mais de moins bonnes aptitudes à la chasse. Elle ne s’attaque donc pas à de grandes proies mais préfèrera chasser à vue un grand nombre de petites proies à l’aide de son aiguillon.
La piqûre est d’ailleurs une action habituelle qu’elles effectuent au moindre doute pour chasser ou se défendre.

Neoponera apicalis a la coutume de pondre des œufs trophiques difformes destinés à la conservation de nourriture. Ces œufs peuvent être pondus par n’importe quel individu femelle dans la colonie (ouvrières, gyne fécondée ou non fécondée).

Uraniium_Ants

Les oeufs fécondés sont souvent conservés en “paquets” de 3 à 9 œufs. Ils sont longs et de forme cylindrique, quant ils arrivent à maturité, ils prennent une teinte orangée.

Contrairement à d’autres grandes espèce, de Pachycondyla-old, Neoponera apicalis n’est que peu sujette au stress, cela est peut-être dû à sa très bonne vue lui conférant de meilleures aptitudes dans l’analyse de son environnement.

A noter que les larves peuvent bouger et se nourrir seules. Le tandem-running peut également être pratiqué occasionnellement.

En l’absence de gyne, les ouvrières peuvent devenir des gamergates. Dans les colonies, les princesses non accouplées après une certaine durée finissent par retirer leurs ailes puis prennent un comportement d’ouvrières.

Alimentation : Neoponera apicalis est une grande prédatrice. Elle chasse seule ou en petit groupe une grande variété d’insectes dans la litière et dans les basses strates végétalisées. Ces fourmis sont également des prédateurs opportunistes de termites des genres CornitermesLabiotermes et Syntermes.

Neoponera apicalis consommerait également des nectars floraux et extra-floraux à de rares occasions mais également des petits fruits et petites baies trouvés au sol. Il semblerait d’ailleurs que les ouvrières disposent des graines de plantes nectarifères près de leur nid dans l’espoir de les voir germer.

Des cas d’ouvrières consommant des cadavres de reptiles ou de poissons morts ont également été observés.

Mason S.

Piqûre :  Neoponera apicalis peut piquer aisément, elle est munie d’un venin et d’un aiguillon capable de transpercer l’épiderme. Étonnamment cette piqûre est très peu douloureuse en comparaison aux autres Ponerinae de taille similaire. Aucun cas d’allergie n’a été rapporté, la piqûre ne semble pas avoir de conséquence dramatique pour la santé humaine. Ces informations sont cependant à prendre avec minutie car cette piqûre n’a pas été testée dermatologiquement par des professionnels agréés.

Essaimage : Les essaimages ont lieu tout au long de l’année avec des pics à des périodes bien différentes en fonction des pays où elles sont observées. Les femelles ailées ont été collectées en février et avril (Suriname), en mai (Équateur), en juin et juillet (Venezuela et Pérou), en septembre (Guyane) en octobre (Venezuela) et décembre (Colombie). Selon des observateurs sur place, il serait donc possible de trouver des essaimages tout au long de l’année. Pour la Guyane Française, les essaimages auraient lieu tout au long de l’année avec un pic entre février et avril.

Gynie : Cette espèce est monogyne, beaucoup plus rarement oligogyne. Sur les petites colonies, on retrouve cependant très régulièrement plusieurs gynes, cette espèce est adepte des pléométroses pour la fondation, bien qu’en captivité ce ne soit absolument pas nécessaire.

Fondation : La fondation est semi-claustrale. Dans la nature, elle se déroule seule ou en pléométrose. Bien qu’assez longue, la fondation sera plutôt facile, laissant apparaître peu de difficulté, tant que l’hygrométrie et les substrats sont gérés de façon optimale.

Cycle de développement : homodynamique, Neoponera apicalis se développe toute l’année.

4) RÉPARTITION :

Neoponera apicalis se répartit dans les forêts tropicales humides d’Amérique latine, on pourra l’observer du Sud du Mexique jusqu’au sud du Brésil. Elle sera cependant absente dans le Nord-Est brésilien.

5)ÉLEVAGE :

Température de maintien :

  • 23 à 28°C dans l’ADC
  • 22 à 26°C dans le nid (faire un point chaud et un point froid est fortement conseillé)

La préférence thermique varie particulièrement en fonction de la zone de récolte. Ainsi des colonies provenant du côté ouest de l’Amérique du sud ou de la Cordillère des Andes requièrent une température plus fraîche (22/23) que des colonies provenant des grandes forêts de l’Est (25/26).

Hygrométrie : hygrométrie importante dans l’air 75 à 85% mais veillez à ce que le sol ne soit pas détrempé pour le bien du couvain. Créer un gradient hygrométrique dans le terrarium est conseillé.

Set-up : Pour le set-up de fondation, on choisira une boîte large et spacieuse (exemple 30*30*30) où la/les gynes pourront creuser dans un substrat organique (pour le tissage des cocons). Un substrat stable, aéré et compact sera de rigueur (mélange d’humus, d’argile et de déchets organiques) et le drainage sera une obligation. Nous vous conseillons également d’ajouter une microfaune abondante telle que des collemboles, des iules, des lombrics, des cloportes… Nous déconseillons les cloportes blancs tropicaux car ils semblent être une source de stress et abîmeront les cocons, préférez donc les gloméris.

Pour les colonies plus avancées, on choisira un terrarium. Ce dernier, pour une colonie adulte, devra au minimum mesurer 100cm de longueur pour 80 cm de hauteur. Ces colonies seront bien moins stressées et beaucoup plus adaptables en terme de nid. Il faudra prévoir des galeries hautes et spacieuses si vous choisissez de faire un nid pré-creusé pour vos colonies une fois bien établies.
En terrarium, nous vous conseillons de réaliser des gradients thermiques et hygrométriques (point chaud/froid – mi sec/humide) afin de laisser vos fourmis choisir leurs conditions. Attention, cette espèce a tendance à attaquer les plantes lorsqu’elle manque de place. Ici il faudra opter pour un couvercle car Neoponera apicalis marche très bien sur les surfaces lisses. N’oubliez pas d’ajouter des collemboles en quantité dans votre terrarium pour limiter la pollution biologique.

De plus en plus de réussites dans des set-up composés d’un tube “bambou” posé dans un terrarium ont également été recensés.

Selon certaines observations, ajouter quelques morceaux de feuilles mortes à la surface du sol pourrait être un plus car elles permettraient une meilleure digestion chez les larves qui en consommeraient occasionnellement.

Diapause : pas de diapause mais certains éleveurs opteront pour une diminution des températures (~22/23°C) sans que l’utilité d’une telle diminution ne soit avérée.

Alimentation : Cette espèce demandera une grande quantité d’insectes vivants ou très fraîchement tués. Il faudra veiller à varier les proies en les adaptant à la taille de la colonie. Cette espèce devra être nourrie plusieurs fois par semaine avec des protéines voire tous les jours pour les colonies bien installées. Des viandes crues, du rosé de souris et liquides sucrés à base simple seront également appréciés occasionnellement.

Foreuse ? : Oui cette espèce est très légèrement foreuse (peut forer le plâtre si ce dernier est trop fin). Mais elle creuse principalement dans la terre et aura une tendance à retourner le substrat.

Fondation :
la fondation est semi-claustrale, il faudra nourrir la/les gynes quotidiennement avec des protéines. Les observations en captivité montrent que le taux de réussite général à la fondation est extrêmement élevé en comparaison à d’autres espèces.

Transport : Neoponera apicalis est moyennement fragile au transport, nous vous recommandons un envoi express en boîte avec papier humidifié, mousses et feuilles. Un envoi en tube est fortement déconseillé.

Cohabitation : Il faudra un grand volume pour maintenir plusieurs espèces de fourmis dans la même cuve. Il semblerait cependant que la cohabitation soit possible avec Mayaponera sp, Gnampogenys sp, Pseudoponera stigma, Platythyrea sp, Pseudomyrmex sp, Cephalotes sp.(hors atratus), Colobopsis impressa, Ponera coarctata et Temnothorax sp.
D’autres tentatives de cohabitations avec Daceton armigerum, Gigantiops destructor, Camponotus substitutus et Dolichoderus attelaboides ont été tentées mais avec trop peu de réussite pour être reprises dans des volumes de taille abordable.

Difficultés d’élevage : Cette espèce est l’une des ponérines les plus faciles à la fondation, les colonies sont peu craintives. Neoponera apicalis est une espèce faisant beaucoup de déchets à cause de son régime alimentaire, il faudra les retirer quotidiennement pour éviter les moisissures.

Cette espèce, dont l’essor a commencé il y a relativement peu de temps, vous demandera un grand investissement en terme de temps et d’argent (plusieurs centaines d’euro). Mais elle restera sûrement beaucoup plus abordable en terme d’élevage que d’autres Ponerinae comme sa redoutable homologue : Pachycondyla crassinoda chez laquelle les échecs sont beaucoup plus nombreux.

Son comportement et son activité en fera un must-have pour tout initié désireux de se lancer dans des espèces sortant du lot.

Attention à ne pas négliger l’alimentation qui sera un facteur essentiel au bon développement de la colonie. N’oubliez pas non plus la place que pourra occuper une colonie après quelques années, l’élevage de cette magnifique espèce ne doit donc pas se faire au détriment de sa surface habitable. Des espèces sur lesquelles se réorienter si la place manque : Diacamma rugosum, Neoponera verenae.

 

Sources :

Antwiki
Antmaps

Blog de Walter
Observations de Baptiste B, One_ants (Alexis. C)….

Photographie de couverture : Baptiste Ben.

Fiche rédigée par One_Ants

2 thoughts on “Neoponera apicalis

  1. Super fiche d’élevage !
    Pour ma part, j’ai des cloportes tropicaux et je n’ai pas l’impression que ça les gens pour autant.

    Petite surprise quand j’ai vu ma photo de la gyne sur la fiche ahah !
    J’adore votre site.

    1. Salut !

      Un grand merci pour ton retour ! 🙂
      Effectivement ta photo est sympa, elle montre bien le potentiel semi-arbo’ de la bestiole ^^” !
      Oui pour les cloportes tropicaux les propos se contredisent mais par principe de précaution on a préféré les déconseiller, si les informations changent au cours du temps nous n’hésiterons pas à modifier tout ça. 😉

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