Camponotus sanctus

Asie Europe

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FAMILLE : Formicidae
SOUS FAMILLE : Formicinae
TRIBU : Camponotini
GENRE : Camponotus (Tanaemyrmex)
ESPÈCE : Camponotus sanctus

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Espèce découverte par Auguste Forel en 1904.
NOMS VERNACULAIRES :  Parfois nommée “Greek sugar ant” ou en français, “fourmi à sucre de Grèce” en raison de son grand appétit pour les liquides sucrés.
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Camponotus maculatus symiensis (Forel, 1910) ainsi que Camponotus compressus cosensis (Finzi, 1939) sont reconnus comme des synonymes de Camponotus sanctus.

Étymologie genre : “Campo” est une racine du grec “kampé”, signifiant “courbé” et “notus” une racine latine signifiant “dos“
Étymologie espèce : Du latin “sanctus” qui signifie “saint” ou de manière dérivée, “à l’origine” car cette Camponotus vit en Grèce ainsi que dans le Moyen-Orient (ancienne Mésopotamie), deux régions du monde considérées par beaucoup comme les berceaux de l’humanité.

TAILLE GYNE : 17-19 MM

TAILLE OUVRIÈRES : 6-11 MM

TAILLE MAJORS : 12-16 MM

TAILLE MÂLES : 10 MM

MORPHISME : Cette espèce est fortement polymorphe, avec des individus parfois 2 fois plus gros que d’autres au sein d’une même colonie.

FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Non, cette espèce se distingue aisément de toutes les autres Camponotus de sa région à l’exception peut-être de Camponotus sylvaticus et de Camponotus oasium. On notera cependant quelques populations de couleur très foncée en Palestine et en Israël, pouvant éventuellement être confondues avec Camponotus fellah.

DESCRIPTION : Camponotus sanctus est une relativement grande espèce de Camponotus, souvent considérée comme la plus grande espèce en Europe avec Camponotus ligniperda. Sa couleur est plutôt variable en fonction des localités et des morphes, variant du jaune au noir en passant par l’orange. Généralement la tête ainsi que la pointe du gastre sont plus sombres que le thorax et le pétiole.

Elle possède 3 castes d’ouvrières (major, média, minor). Les majors sont très imposants, les plus gros mesurant presque la taille de la gyne et possédant de très puissantes mandibules. D’après les observations, les médias serviraient principalement de « pots de miel » et s’occuperaient de déplacer le couvain. La pilosité est relativement faible, laissant une apparence très lisse et brillante du tégument. Il semblerait qu’il existe plusieurs populations de Camponotus sanctus dans lesquelles la taille, la couleur et la période d’essaimage pourraient varier ; il n’est donc pas à exclure de voir une nouvelle subdivision de l’espèce dans les années à venir ou même que deux espèces se soient glissées sous un même nom (peut-être Camponotus oasium).

 

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Camponotus sanctus est une espèce de garrigue ou de forêt sèche, on l’observe dans les zones à végétation basse, dans les milieux ouverts, souvent en basse montagne ou à flanc de colline. Son biotope est plutôt sec et on l’observe jusqu’à 1300 mètres d’altitude. Les ouvrières fourragent seules ou en petits groupes.

NIDIFICATION : Les nids sont souvent à même le sol, dans la terre ou sous les pierres. Elles nichent près des plantes grasses, dans des zones bien exposées au soleil. Elles font de grandes salles (environ 12mm de haut) et les colonies peuvent être polydomiques (plusieurs entrées).

DÉMOGRAPHIE : 10 000 individus, bien que ce genre de colonies ne soit que très rarement observé.

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Les colonies, bien que relativement communes, se font assez discrètes et leur activité sera le plus souvent nocturne. Elles sont capables de se défendre en déposant des gouttes d’acide formique sur leur proie/agresseur. Chez cette espèce, on observe un nombre important de rapports trophiques (trophallaxies). Les ouvrières peuvent être observées très loin de leur nid (plus de 20 mètres). Les majors semblent jouer le rôle de “pots de miel” dans la nature.

ESSAIMAGE : Les essaimages se font globalement de début mars à fin juin en fonction des localités. Ils sembleraient que les premiers essaimages en Mars se déroulent en Turquie, puis en Avril pour la Grèce, enfin on observerait les sexués en Mai pour l’Israel ainsi qu’en Juin pour l’Irak.

GYNIE : Cette espèce est strictement monogyne et ne pratique ni l’oligogynie, ni la pléométrose.

ALIMENTATION : Dans la nature cette espèce se nourrit principalement de miellat et de nectar provenant des pucerons (ou aphides) de l’espèce Pterochloroides persicae qu’elle élève et des plantes grasses présentes dans son écosystème. Cette espèce est également frugivore, charognarde et se nourrira donc d’insectes ou plus rarement de viande. Elle consomme occasionnellement du guano d’oiseau et des elaïosomes.

C’est donc une espèce omnivore et plutôt opportuniste, bien qu’en captivité certaines colonies puissent devenir difficiles avec le temps. En captivité on nourrira cette espèce avec des liquides sucrés à base de miel, de lait, de sucre roux ou tout autre mélange, de quelques fruits BIO et d’insectes vivants (adapter les proies à la colonie), fraîchement tués ou congelés.

FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale. La gyne ne sort pas de sa loge et nourrit ses larves avec ses réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières.

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Le cycle de Camponotus sanctus est hétérodynamique. La diapause est déclenchée par l’horloge biologique de l’animal.

Camponotus sanctus est une espèce que l’on retrouve dans le Moyen-Orient, dans le Caucase, en Turquie ainsi qu’en Grèce. Elle est supposée présente en Azerbaïdjan. C’est une espèce surtout présente près des côtes ou en basse montagne. L’espèce se fait rare en Grèce continentale mais est très présente dans les cyclades, en Crête ainsi qu’à Chypre.
Malheureusement, son aire de répartition est très incertaine. En effet, au vu du contexte géopolitique de la majorité des pays concernés, peu d’institutions scientifiques Occidentales n’ont eu l’occasion d’analyser la zone.

Carte non exhaustive de l’aire de répartition de Camponotus sanctus, connue en 2024.

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : 23 à 27 °C. cette espèce est thermophile, la température influencera le temps de développement du couvain. D’environ un mois pour une ouvrière minor à la température idéale, il pourra aller jusqu’à deux mois et demi pour les majors. La nymphose se fait dans un cocon, les nymphes nues sont un signe d’hygrométrie trop importante, ils donneront généralement des imagos handicapés ou ne donneront rien et seront mis au dépotoir.

SET UP : En élevage, on privilégiera le tube (18mm ou 20mm) pour la fondation, puis la majorité des éleveurs proposera un nid en béton cellulaire ou en ciment. Cependant certains ont choisi avec succès une option plus naturelle : le terrarium. Quand la colonie sera bien développée, nous vous conseillerons d’avoir 2 tiers de l’habitat sec et 1 tiers humide.

HYGROMÉTRIE : environ 40 à 55 %.

DIAPAUSE : Une diapause à 15°C est fortement conseillée de décembre à mars.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : En élevage on nourrit cette espèce avec du pseudo-miellat (en variant régulièrement les recettes) et des insectes ou bouts de viande crue. Elles sont omnivores et opportunistes.

FOREUSE ? : Cette espèce est foreuse en cas de manque de place.

FONDATION : Il faudra placer la gyne dans un tube à essai préparé pour la fondation avec réserve d’eau. La première génération compte généralement cinq ou six ouvrières. Il faudra maintenir la gyne dans le plus grand calme à l’abri de la lumière et des vibrations. Dès l’arrivée des ouvrières, placez une ADC et nourrissez régulièrement avec des liquides sucrés.

On compte environ 50 jours de l’oeuf à l’ouvrière pour les minors de première génération. L’espèce sera assez stressée durant cette période, il faudra donc veiller à ne pas la regarder trop régulièrement.

DÉTAILS À AJOUTER : Une espèce géniale et de grande taille qui, par ses nombreuses qualités, ravira plus d’un éleveur. Elle est indéniablement l’une des plus belles Camponotus de son continent et a séduit plusieurs générations d’éleveurs sans aucune difficulté !

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Cette espèce semble plutôt facile d’élevage et peut tout à fait être une première espèce exotique.

  • Antmaps
  • Antwiki
  • antweb
  • iNaturalist
  • GBIF
  • wikimedia commons
  • Instagram @myrmicants @one_ants
  • Lebestiolarium
  • pixabay stevepb

Photographie de couverture : Myrmicants.

FICHE RÉDIGÉE PAR : ONE_ANTS, ju ant et Mahé avec le soutien photographique de Nathan-Myrmicants

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

FAMILLE : Formicidae
SOUS FAMILLE : Formicinae
TRIBU : Camponotini
GENRE : Camponotus (Tanaemyrmex)
ESPÈCE : Camponotus sanctus

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Espèce découverte par Auguste Forel en 1904.
NOMS VERNACULAIRES :  Parfois nommée “Greek sugar ant” ou en français, “fourmi à sucre de Grèce” en raison de son grand appétit pour les liquides sucrés.
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Camponotus maculatus symiensis (Forel, 1910) ainsi que Camponotus compressus cosensis (Finzi, 1939) sont reconnus comme des synonymes de Camponotus sanctus.

Étymologie genre : “Campo” est une racine du grec “kampé”, signifiant “courbé” et “notus” une racine latine signifiant “dos“
Étymologie espèce : Du latin “sanctus” qui signifie “saint” ou de manière dérivée, “à l’origine” car cette Camponotus vit en Grèce ainsi que dans le Moyen-Orient (ancienne Mésopotamie), deux régions du monde considérées par beaucoup comme les berceaux de l’humanité.

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE GYNE : 17-19 MM

Myrmicants

TAILLE OUVRIÈRES : 6-11 MM

Myrmicants

TAILLE MAJORS : 12-16 MM

Myrmicants

TAILLE MÂLES : 10 MM

Homo Syriacus

MORPHISME : Cette espèce est fortement polymorphe, avec des individus parfois 2 fois plus gros que d’autres au sein d’une même colonie.

FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Non, cette espèce se distingue aisément de toutes les autres Camponotus de sa région à l’exception peut-être de Camponotus sylvaticus et de Camponotus oasium. On notera cependant quelques populations de couleur très foncée en Palestine et en Israël, pouvant éventuellement être confondues avec Camponotus fellah.

DESCRIPTION : Camponotus sanctus est une relativement grande espèce de Camponotus, souvent considérée comme la plus grande espèce en Europe avec Camponotus ligniperda. Sa couleur est plutôt variable en fonction des localités et des morphes, variant du jaune au noir en passant par l’orange. Généralement la tête ainsi que la pointe du gastre sont plus sombres que le thorax et le pétiole.

Elle possède 3 castes d’ouvrières (major, média, minor). Les majors sont très imposants, les plus gros mesurant presque la taille de la gyne et possédant de très puissantes mandibules. D’après les observations, les médias serviraient principalement de « pots de miel » et s’occuperaient de déplacer le couvain. La pilosité est relativement faible, laissant une apparence très lisse et brillante du tégument. Il semblerait qu’il existe plusieurs populations de Camponotus sanctus dans lesquelles la taille, la couleur et la période d’essaimage pourraient varier ; il n’est donc pas à exclure de voir une nouvelle subdivision de l’espèce dans les années à venir ou même que deux espèces se soient glissées sous un même nom (peut-être Camponotus oasium).

Myrmicants

3) BIOLOGIE :

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Camponotus sanctus est une espèce de garrigue ou de forêt sèche, on l’observe dans les zones à végétation basse, dans les milieux ouverts, souvent en basse montagne ou à flanc de colline. Son biotope est plutôt sec et on l’observe jusqu’à 1300 mètres d’altitude. Les ouvrières fourragent seules ou en petits groupes.

stevepb

ahenobarbus

NIDIFICATION : Les nids sont souvent à même le sol, dans la terre ou sous les pierres. Elles nichent près des plantes grasses, dans des zones bien exposées au soleil. Elles font de grandes salles (environ 12mm de haut) et les colonies peuvent être polydomiques (plusieurs entrées).

DÉMOGRAPHIE : 10 000 individus, bien que ce genre de colonies ne soit que très rarement observé.

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Les colonies, bien que relativement communes, se font assez discrètes et leur activité sera le plus souvent nocturne. Elles sont capables de se défendre en déposant des gouttes d’acide formique sur leur proie/agresseur. Chez cette espèce, on observe un nombre important de rapports trophiques (trophallaxies). Les ouvrières peuvent être observées très loin de leur nid (plus de 20 mètres). Les majors semblent jouer le rôle de “pots de miel” dans la nature.

ESSAIMAGE : Les essaimages se font globalement de début mars à fin juin en fonction des localités. Ils sembleraient que les premiers essaimages en Mars se déroulent en Turquie, puis en Avril pour la Grèce, enfin on observerait les sexués en Mai pour l’Israel ainsi qu’en Juin pour l’Irak.

GYNIE : Cette espèce est strictement monogyne et ne pratique ni l’oligogynie, ni la pléométrose.

ALIMENTATION : Dans la nature cette espèce se nourrit principalement de miellat et de nectar provenant des pucerons (ou aphides) de l’espèce Pterochloroides persicae qu’elle élève et des plantes grasses présentes dans son écosystème. Cette espèce est également frugivore, charognarde et se nourrira donc d’insectes ou plus rarement de viande. Elle consomme occasionnellement du guano d’oiseau et des elaïosomes.

C’est donc une espèce omnivore et plutôt opportuniste, bien qu’en captivité certaines colonies puissent devenir difficiles avec le temps. En captivité on nourrira cette espèce avec des liquides sucrés à base de miel, de lait, de sucre roux ou tout autre mélange, de quelques fruits BIO et d’insectes vivants (adapter les proies à la colonie), fraîchement tués ou congelés.

Eran Frinkle

FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale. La gyne ne sort pas de sa loge et nourrit ses larves avec ses réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières.

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Le cycle de Camponotus sanctus est hétérodynamique. La diapause est déclenchée par l’horloge biologique de l’animal.

4) RÉPARTITION :

Camponotus sanctus est une espèce que l’on retrouve dans le Moyen-Orient, dans le Caucase, en Turquie ainsi qu’en Grèce. Elle est supposée présente en Azerbaïdjan. C’est une espèce surtout présente près des côtes ou en basse montagne. L’espèce se fait rare en Grèce continentale mais est très présente dans les cyclades, en Crête ainsi qu’à Chypre.
Malheureusement, son aire de répartition est très incertaine. En effet, au vu du contexte géopolitique de la majorité des pays concernés, peu d’institutions scientifiques Occidentales n’ont eu l’occasion d’analyser la zone.

Carte non exhaustive de l’aire de répartition de Camponotus sanctus, connue en 2024.

5) ÉLEVAGE :

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : 23 à 27 °C. cette espèce est thermophile, la température influencera le temps de développement du couvain. D’environ un mois pour une ouvrière minor à la température idéale, il pourra aller jusqu’à deux mois et demi pour les majors. La nymphose se fait dans un cocon, les nymphes nues sont un signe d’hygrométrie trop importante, ils donneront généralement des imagos handicapés ou ne donneront rien et seront mis au dépotoir.

SET UP : En élevage, on privilégiera le tube (18mm ou 20mm) pour la fondation, puis la majorité des éleveurs proposera un nid en béton cellulaire ou en ciment. Cependant certains ont choisi avec succès une option plus naturelle : le terrarium. Quand la colonie sera bien développée, nous vous conseillerons d’avoir 2 tiers de l’habitat sec et 1 tiers humide.

Yann Margollé – Le Bestiolarium

One_ants

HYGROMÉTRIE : environ 40 à 55 %.

DIAPAUSE : Une diapause à 15°C est fortement conseillée de décembre à mars.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : En élevage on nourrit cette espèce avec du pseudo-miellat (en variant régulièrement les recettes) et des insectes ou bouts de viande crue. Elles sont omnivores et opportunistes.

FOREUSE ? : Cette espèce est foreuse en cas de manque de place.

FONDATION : Il faudra placer la gyne dans un tube à essai préparé pour la fondation avec réserve d’eau. La première génération compte généralement cinq ou six ouvrières. Il faudra maintenir la gyne dans le plus grand calme à l’abri de la lumière et des vibrations. Dès l’arrivée des ouvrières, placez une ADC et nourrissez régulièrement avec des liquides sucrés.

On compte environ 50 jours de l’oeuf à l’ouvrière pour les minors de première génération. L’espèce sera assez stressée durant cette période, il faudra donc veiller à ne pas la regarder trop régulièrement.

DÉTAILS À AJOUTER : Une espèce géniale et de grande taille qui, par ses nombreuses qualités, ravira plus d’un éleveur. Elle est indéniablement l’une des plus belles Camponotus de son continent et a séduit plusieurs générations d’éleveurs sans aucune difficulté !

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Cette espèce semble plutôt facile d’élevage et peut tout à fait être une première espèce exotique.

Myrmicants

Sources et crédits :

  • Antmaps
  • Antwiki
  • antweb
  • iNaturalist
  • GBIF
  • wikimedia commons
  • Instagram @myrmicants @one_ants
  • Lebestiolarium
  • pixabay stevepb

Photographie de couverture : Myrmicants.

FICHE RÉDIGÉE PAR : ONE_ANTS, ju ant et Mahé avec le soutien photographique de Nathan-Myrmicants

Edition Février 2024

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