Lasius flavus

Europe

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

FAMILLE : Formicidae

SOUS FAMILLE : Formicinae

TRIBU : Lasiini

GENRE : Lasius

SOUS-GENRE : Cautolasius

ESPÈCE : Lasius flavus

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Fabricius, 1782 (sous le nom de Formica flava)

NOMS VERNACULAIRES : Yellow meadow ant (anglais), fourmi jaune

SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Aucun synonyme n’est actuellement encore utilisé.

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE GYNE : 8-9 MM

April Nobile

TAILLE OUVRIÈRES : 2-4 MM

Erin Prado

TAILLE MÂLES : 4-5 MM

April Nobile

MORPHISME : Monomorphe, bien que l’on puisse observer une légère différence de taille entre les ouvrières d’une même colonie, contrairement à son espèce voisine Lasius myops.

FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Sans être réellement cryptique avec celle-ci, Lasius flavus est très proche de Lasius myops, dont elle ne peut principalement être rigoureusement séparée que par la taille relative des yeux des ouvrières ou la coloration de la tête des gynes. Sans pouvoir observer ces détails à la loupe binoculaire, on ne peut donc pas affirmer de nom d’espèce avec certitude, et il faut alors se contenter de Lasius (Cautolasius) sp. (ou « Lasius sp. jaune »).

DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS PHYSIQUES : Les ouvrières de cette fourmi se démarquent par une étonnante couleur jaune, caractéristique partagée avec un certain nombre d’espèces souterraines. De plus petite taille que la plupart des autres Lasius, leurs yeux sont également moins développés que chez ces dernières, ce qui s’explique encore une fois par leurs mœurs endogées. Les gynes de Lasius (Cautolasius) spp. ont également une teinte légèrement jaunâtre, permettant de les distinguer des autres Lasius à fondation indépendante ; elles partagent néanmoins la « carrure » de celles-ci, avec un gastre de taille assez importante par rapport au reste du corps.

3) BIOLOGIE :

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Lasius flavus peut se rencontrer dans une gamme très large de biotopes, que ce soit dans les zones ouvertes ou forestières, voire régulièrement dans les jardins et les parcs urbains tant qu’elle dispose d’un substrat meuble et d’une humidité suffisante pour s’établir.

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NIDIFICATION : Le nid est toujours terricole. Comme c’est la norme chez les Lasius, il ne comporte pas de « salle » à proprement parler, mais une simple succession de couloirs s’élargissant parfois. Il se situe souvent partiellement sous des pierres exposées au soleil, où la chaleur accélère le développement du couvain, et stimule l’activité ovarienne de la gyne au printemps. Il n’est pas rare que le nid soit surmonté d’un petit dôme de terre.

DÉMOGRAPHIE: Les colonies de cette espèce peuvent devenir assez populeuses, comptant à maturité plusieurs milliers, voire quelques dizaines de milliers d’ouvrières.

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Les ouvrières de cette espèce souterraine ne quittent presque jamais de leur nid ; à peine peut-on occasionnellement voir une fourrageuse isolée le soir ou la nuit. Exception faite en période d’essaimage, où elles sortent alors en nombre afin d’agrandir les entrées du nid et escorter les gynes et mâles jusqu’à leur envol.

ALIMENTATION : Dans la nature, la majeure partie du régime alimentaire de cette espèce se compose du miellat de pucerons de racine, qu’elle élève et protège à l’intérieur même de son nid. Elle consomme également des cadavres d’insectes en tout genre.

ESSAIMAGE : Les essaimages ont principalement lieu en août et en septembre ; il n’est toutefois pas rare qu’ils commencent dès fin juillet, ou persistent jusqu’en octobre. Ils sont souvent massifs.

GYNIE : Cette espèce est monogyne. Toutefois, elle peut pratiquer de longues pléométroses, voir plus rarement des oligogynies, ce qui explique pourquoi certains la considèrent à tort comme polygyne.

FONDATION : Claustrale. Après l’essaimage, la gyne se creuse une loge dans la terre ou sous une pierre et ne se nourrit plus avant l’arrivée des premières ouvrières.

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Endogène-hétérodynamique. L’arrêt du développement du couvain et la chute de l’activité des ouvrières en vue de la diapause sont déclenchés par l’horloge biologique de la colonie à l’automne, indépendamment des conditions extérieures.

4) RÉPARTITION :

Cette espèce se rencontre dans la quasi-intégralité de la zone paléarctique, de l’Ouest de l’Europe jusqu’au Japon. En France, elle se trouve partout, au Nord comme au Sud y compris en Corse.

Répartition française selon Antarea :

5) ÉLEVAGE :

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : 21-26°C.

SET UP : En raison de leurs mœurs endogées, les fondations pourront être maintenues un certain temps en tube à essai sans aire de chasse, sans que cela ne nuise à leur développement. Lorsque le nombre d’ouvrières oblige à raccorder une aire de chasse, celle-ci sera de préférence petite et fermée, afin de motiver cette espèce souterraine et timide à y sortir.

Passé la fondation, elles se contentent de tout type de nid ; cependant, veillez à ce que son système d’humidification soit efficace pour cette espèce demandant une hygrométrie assez élevée.

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HYGROMÉTRIE : 70-80 % de la surface du nid humidifiée ; les colonies peuvent très vite souffrir d’un manque d’hygrométrie.

DIAPAUSE : En tant qu’espèce endogène-hétérodynamique, Lasius flavus nécessite une diapause, tout comme la majorité des espèces françaises. Cette diapause durera dans l’idéal de 3,5 à 4 mois (généralement entre novembre et mars), à une température comprise entre 5 et 10 degrés.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : Cette espèce sera nourrie de diverses substances sucrées (pseudo-miellats, beetle jelly, fruits…) et d’insectes morts. Il n’est pas rare qu’elle boude certaines nourritures en période de fondation ; n’hésitez donc pas à tester différentes recettes.

FOREUSE ? : Non.

FONDATION : Indépendante et claustrale : il n’y aura donc pas besoin de nourrir la gyne avant l’arrivée des premières ouvrières. Souvent, le couvain ne sera qu’au stade larvaire au moment de la diapause, parfois même la gyne n’aura toujours pas pondu ; faites preuve de patience !

DÉTAILS À AJOUTER : Bien que beaucoup soient rebutés par son extrême timidité et sa grande inactivité, la magnifique couleur dorée de cette espèce souterraine en a séduit plus d’un.

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Facile. La fondation de cette Lasius ne demande pas de soin particulier, et se passe généralement sans problème ; cependant, sa tendance à bouder la nourriture, sa grande timidité et sa sensibilité au manque d’humidité peuvent constituer une certaine difficulté pour un débutant.

One Ants

Sources et crédits :

  • Antwiki
  • Antweb
  • Antmaps
  • INPN
  • Seifert, 1983 : https://www.antcat.org/references/128556
  • One Ant & Bil_biloup (photographies)
  • Expérience et observations des éleveurs

Photographie de couverture : ed_phillips.

FICHE RÉDIGÉE PAR : RALOUFIFA

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