1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
SOUS FAMILLE : Formicinae
FAMILLE : Formicidae
TRIBU : Camponotini
GENRE : Camponotus
ESPÈCE : Camponotus barbaricus
TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Carlo Emery en 1905
NOMS VERNACULAIRES : Fourmi ensanglantée
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Camponotus cruentatus (les deux espèces n’en formaient qu’une).
ÉTYMOLOGIE GENRE : “Campo” est une racine du grec “kampé”, signifiant “courbé” et
“notus” une racine latine signifiant “dos“>.
ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : “barbaricus” est une déclinaison du latin signifiant “barbare/étranger”.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE GYNE : 16 À 17,5 MM
TAILLE OUVRIÈRE : 7 À 13 MM
TAILLE MAJOR : 12,5 À 15,5 MM
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TAILLE MÂLE : 9 À 10 MM
MORPHISME : Cette espèce est fortement polymorphe avec des individus parfois 2 fois plus gros que d’autres au sein d’une même colonie.
FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Non, cette espèce se distingue aisément avec toutes les autres Camponotus. Seul bémol avec Camponotus cruentatus où une confusion est possible dans certains cas.
DESCRIPTION : Camponotus barbaricus est une très grande espèce de Camponotus européenne de couleur noir mat et, au dessous des pattes, rougeâtre voir orangée. Elle possède 3 castes ouvrières (major, média, minor). Les majors sont très imposants, mesurant presque la taille de la gyne et possédant de très puissantes mandibules. D’après les observations, les médias serviraient principalement de « pots de miel » et s’occuperaient de déplacer le couvain.
PARTICULARITÉS PHYSIQUES : Les ouvrières arborent une physogastrie développée en signe de bonne santé. Le dessous des tibias des deux pattes avant est orangé.
3) BIOLOGIE :
DESCRIPTION DU BIOTOPE : Camponotus barbaricus se rencontre aisément en garrigue et zones bien exposées du bassin méditerranéen au sol calcaire. La densité de nids peut être par endroit très élevée. Malheureusement l’espèce subit un léger déclin depuis quelques années à cause de Linepithema humile. Les ouvrières peuvent parfois fourrager relativement loin du nid (environ 15 mètres). A noter qu’aucune colonie n’a été recensée au-delà de 800m d’altitude.
NIDIFICATION : Les colonies nichent sous les pierres en garrigue, dans les forêts sèches et près des côtes, souvent en milieu rocailleux autour des arbres ou des plantes grasses. Il y a souvent plusieurs entrées aux nids et elles sont de taille imposante.
DÉMOGRAPHIE : Cette espèce fait des colonies d’environ 10 000 individus à taille adulte.
PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Cette espèce est très dominante dans son milieu, la colonie exerce une forte pression et est très agressive. Elles sont capables de se défendre en déposant des gouttes d’acide formique sur leur proie/agresseur. Chez cette espèce, on observe un nombre important de rapports trophiques (trophallaxies).
ALIMENTATION : Dans la nature, cette espèce se nourrit principalement de miellat et de nectar provenant des pucerons qu’elle élève et des plantes grasses présentes dans son écosystème. Cette espèce est également frugivore, charognarde et se nourrira donc d’insectes ou plus rarement de viande. C’est donc une espèce omnivore et plutôt opportuniste bien qu’en captivité, certaines colonies puissent devenir difficiles avec le temps.
En captivité, on nourrira cette espèce avec des liquides sucrés à base de miel, de lait, de sucre roux ou tout autre mélange, de quelques fruits BIO et d’insectes vivants (adapter les proies à la colonie), fraîchement tués ou congelés.
ESSAIMAGE : Les essaimages se font de fin juin à la mi-août. Les essaimages ont souvent lieu en milieu de soirée ou en pleine nuit durant les nuits chaudes.
GYNIE : Cette espèce est strictement monogyne et ne pratique ni l’oligogynie, ni la pléometrose.
FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale. La gyne ne sort pas de sa loge et nourrit ses larves avec ses réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières.
CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Le cycle de développement de Camponotus barbaricus est endogène hétérodynamique, la diapause est déclenchée par l’horloge biologique de l’animal indépendamment des conditions extérieures.
4) RÉPARTITION :
Camponotus barbaricus s’observe sur les côtes méditerranéennes de Barcelone jusqu’à Tripolie en passant par toute la Péninsule ibérique (Andorre non compris). Elle ne serait pas présente aux Baléares, en Corse et en Sardaigne, en France ou Andorre. Elle serait présente en Sicile.
5) ÉLEVAGE :
TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : 23 à 29 °C cette espèce est thermophile, la température influencera le temps de développement du couvain. D’environ un mois pour une ouvrière minor à la température idéale, il pourra aller jusqu’à deux mois et demi pour les major. La nymphose se fait dans un cocon, les larves se transformant en nymphe sont un signe d’hygrométrie trop importante, ils donneront généralement des imagos handicapés ou ne donneront rien et seront mis au dépotoir.
FONDATION : Il faudra placer la gyne dans un tube à essai préparé pour la fondation. La première génération compte généralement 5 ou 6 ouvrières. Comme pour beaucoup de Camponotus européenees, la fondation est longue et difficile. Il faudra maintenir la gyne dans le plus grand calme à l’abri de la lumière et des vibrations. Dès l’arrivée des ouvrières, placez une ADC et nourrissez régulièrement avec des liquides sucrés.
HYGROMÉTRIE : Entre 25% et 55%, cette espèce demande relativement peu d’eau pour vivre.
FOREUSE ? : Oui, si la colonie manque de place, elles se mettront à creuser.
SET UP : En élevage, on privilégiera le tube (18mm ou 20mm) pour la fondation, puis la majorité des éleveurs proposera un nid en béton cellulaire ou en ciment. Cependant certains ont choisi à succès, une option plus naturelle : le terrarium.
DIAPAUSE : Chez Camponotus barbaricus, les larves hivernent avec la colonie. Elles stoppent leur croissance au deuxième ou au troisième stade larvaire et prennent une coloration jaunâtre due à une augmentation du taux de glycérol dans leur hémolymphe pour mieux résister au froid. Tous ces paramètres sont des signes qu’une vernalisation (période de mise au froid) est sur le point de commencer. Il sera alors nécessaire de leur faire effectuer une diapause de 3 mois entre 8 et 15°C. Une absence d’exposition aux températures fraîches les dérèglera complètement, pouvant entraîner un déclin, voire la mort de la gyne puis de la colonie.
DÉTAILS À AJOUTER : Une espèce géniale qui, par ses nombreuses qualités, ravira plus d’un éleveur. Malheureusement, cette dernière n’est arrivée que très tard sur le marché, principalement à cause de la concurrence avec Camponotus cruentatus.
DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Cette espèce, bien que très souvent conseillée aux éleveurs connaissant un peu les fourmis et souhaitant se lancer dans des fourmis aux conditions plus rigoureuses, requiert deux qualités importantes : la rigueur et la patience.
Source :
Wikipedia
Antwiki
Antmaps
Lebestiolarium.com de Yann Margollé
Photographie de couverture : LoanLaLoutre.