Polyrhachis dives

Asie

Lecture rapide :

FAMILLE : Formicidae
SOUS FAMILLE : Formicinae
TRIBU : Camponotini
GENRE : Polyrhachis

SOUS-GENRE : Myrmhopla
ESPÈCE : Polyrhachis dives

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Frederick Smith en 1857.

NOMS VERNACULAIRES : Elle est couramment appelée « fourmi tisserande », à ne pas confondre avec les Oecophylla spp. qui sont désignées par le même nom. Elle est également appelée « golden tailed ant », surtout par les populations anglophones d’Océanie qui englobent toutes les Polyrhachis dorées dans ce nom générique.
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Polyrhachis democles.

ÉTYMOLOGIE GENRE : « poly » du grec « polloi » signifiant « plusieurs » et « rhachis » du grec ancien « rakhis » signifiant « épine ».
ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : « dives », pluriel du latin « dive » signifiant « brillant ».

 TAILLE GYNE : 8-10 mm

benjonion

TAILLE OUVRIÈRES : 5-7 mm

Gentilbébéphok🦭#8490

TAILLE MÂLES : 6-7 mm

Taku Shimada

hffbu

MORPHISME : Cette espèce est monomorphe, mais on peut observer une légère différence de taille entre les différentes générations. L’espèce présente par ailleurs un certain gyno-polymorphisme, avec un dimorphisme net entre des microgynes à peine plus grandes que les ouvrières et des macrogynes sensiblement plus massives. Ces deux sous-castes de gynes peuvent s’observer au sein d’une même colonie.

FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Polyrhachis dives est assez bien définie morphologiquement, et il sera habituellement aisé de la distinguer des autres espèces du genre, bien que des confusions soient possibles dans certaines zones de sa large aire de répartition. De manière générale, son corps intégralement couvert d’une dense pilosité argentée suffira pour la différencier des autres Polyrhachis du groupe dives.
Deux sous-espèces, P. dives belli et P. dives rectispina, sont décrites en plus de la sous-espèce nominale, bien que leur statut soit douteux.

DESCRIPTION : Polyrhachis dives est une fourmi dorée et arboricole de taille moyenne. Elle est plutôt trapue et possède un gastre volumineux. Son mesosoma est développé et porte des épines aux extrémités (une paire sur le pronotum, une autre sur le propodeum et une dernière sur le pétiole). Ces épines très robustes lui permettent de ne pas se faire manger par des reptiles qui pourraient la considérer comme un repas. Elle possède des reflets couleur argent ou or dus à la dense pilosité présente sur tout son corps, en particulier au niveau du gastre.

Les macrogynes diffèrent des ouvrières par leur plus grande taille et surtout leur mesosoma bien plus volumineux. Les microgynes présentent une morphologie plus ou moins intermédiaire entre ouvrières et macrogynes, et ne sont pas toujours simples à reconnaître au premier coup d’œil. Ces deux sous-castes de reines possèdent un gastre relativement petit, et les physogastries ne sont que rarement observées.

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Forêts tropicales asiatiques diverses (bambou, zone très humide, parfois mangrove ou canopée). C’est une espèce très commune qui niche également en zone semi-urbaine voire dans les parcs et jardins des zones urbaines. Jusqu’à 2100 mètres d’altitude.

NIDIFICATION : Les nids se situent dans les arbres et branchages et sont fabriqués de « carton », un matériau qu’elles fabriquent en agglomérant des morceaux de bois avec du mucus produit par leurs glandes céphaliques. Les nids sont relativement secs chez cette espèce mais elles peuvent néanmoins apprécier que leur environnement extérieur soit plutôt humide (50 à 80 % d’humidité). Cette espèce est unicoloniale : les colonies, très polydomes, peuvent se répartir dans de nombreux nids disséminés dans la végétation.

carol_kwok

DÉMOGRAPHIE : Les super-colonies de Polyrhachis dives sont susceptibles de receler un très grand nombre d’ouvrières et de reines, bien qu’il soit difficile d’estimer leur démographie exacte. Chaque nid comporte quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers d’individus, parmi lesquels on compte quelques reines à plusieurs centaines.

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : C’est une fourmi originaire du sud-est de l’Asie (Chine, Thaïlande, Bornéo…) qui a la particularité d’utiliser la soie de ses larves afin de tisser ses nids. Les ouvrières font usage des larves juste avant la nymphose de celles-ci, donc juste avant qu’elles tissent leur cocon. Ainsi, les ouvrières nouent entre eux des morceaux de feuilles mortes, des brindilles, des copeaux de bois, etc., avec la soie des larves et les nids ressemblent donc à des boules de « carton ».

Cette espèce est très agressive et attaque tout ce qui bouge. Elles se nourrissent en quantité assez impressionnante. Les ouvrières de Polyrhachis ont une espérance de vie plutôt faible, c’est pourquoi que le temps de développement du couvain est éclair (une larve venant d’éclore prend à peine 6 jours pour être apte à tisser, et peut ainsi se nymphoser dans les jours qui suivent). De nombreuses trophallaxies sont également observables.

Gentilbébéphok🦭#8490

Samvenere#5153

 

ALIMENTATION : Dans la nature cette espèce se nourrit principalement d’insectes en tout genre et de liquides sucrés, fruits, ou tout autre aliment sucré. Elles sont voraces et opportunistes.

PÉRIODE D’ESSAIMAGE : Les accouplements sont le plus souvent intra-nidaux, que ce soit entre deux sexués issus du même nid ou avec un mâle venu d’une colonie voisine. Afin d’assurer la dissémination de l’espèce, les macrogynes pourraient également s’envoler hors du nid.

GYNIE : Cette espèce est fortement polygyne.

FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale ; la gyne élève seule sa première génération d’ouvrières en puisant sur ses réserves. La fondation peut également se faire par bouturage.

Falko

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : En tant qu’espèce tropicale, Polyrhachis dives est majoritairement homodynamique ; elle ne fait donc pas de diapause, et se développe tout au long de l’année.

On retrouve les Polyrhachis dives en Asie du Sud-Est et au nord de l’Australie.

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN :  La température doit être comprise entre 24 et 30 degrés pour des colonies provenant de Chine.

SET UP :  Pour la fondation, un tube avec réserve d’eau laissé dans le plus grand calme sera idéal. Il est conseillé d’y ajouter un peu de substrat afin que la ou les gynes puissent adapter leur loge. Ensuite, on placera la colonie dans un terrarium tropical planté avec du substrat et des branchages, très importants car ce seront les supports du nid.

Le Bordélique

HYGROMÉTRIE  : L’hygrométrie dans le nid doit être de 30 à 40%. En revanche, dans l’ADC, elle doit être d’environ 60-80 %.

DIAPAUSE :  Aucune diapause obligatoire pour cette espèce, elle se développe toute l’année. Cependant une pause hivernale est conseillée pour reposer la ou les gynes. Les températures hivernales seront à adapter à celles de la localité d’origine de la colonie.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE: En élevage on nourrit cette espèce avec des insectes comme des mouches, vers de farine, blattes… Mais également des liquides sucrés, beetle jelly, jus de fruit, fruits… qu’elles ne négligeront pas même si on privilégiera les protéines.

FOREUSE ? : Oui, même si cette espèce ne saura s’adapter à des nids classiques étant donné qu’elle fabrique ses nids elle-même.

DÉTAILS À AJOUTER : Afin de permettre à cette espèce de fabriquer ses nids, il faudra lui procurer des copeaux de bois ou des feuilles broyées. Les ouvrières les lieront entre eux avec la soie des larves afin de créer le nid.

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE  : Polyrhachis dives est une espèce plutôt fragile et exigeante. Elle résiste mal aux changements brutaux des conditions de maintien ou aux livraisons. Elle est donc plutôt difficile mais, si on l’élève dans les bonnes conditions, la colonie repartira toujours du bon pied même après de grandes pertes démographiques.

REPRODUCTION CAPTIVE : Tant que plusieurs lignées de reines restent présentes au sein du nid, des accouplements intra-nidaux pourront s’observer à l’apparition des sexués, et il sera alors possible d’isoler les gynes nouvellement fécondées avec des ouvrières afin d’obtenir des boutures nées en captivité. Pour cette raison, Polyrhachis dives est une excellente candidate pour les tentatives de reproduction captive.
Les colonies proposées à la vente étant encore trop souvent issues de pillage, il serait d’autant préférable que cette méthode plus éthique puisse se généraliser.

Samvenere
#5153

sarangib / 4448 images
pixabay
antmaps
antwiki
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Blog de bil_biloup
https://www.antcat.org/references/143826

Photographie de couverture : Blubbie123.

Fiche rédigée par Bil_biloup et One_ants

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

FAMILLE : Formicidae
SOUS FAMILLE : Formicinae
TRIBU : Camponotini
GENRE : Polyrhachis

SOUS-GENRE : Myrmhopla
ESPÈCE : Polyrhachis dives

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Frederick Smith en 1857.

NOMS VERNACULAIRES : Elle est couramment appelée « fourmi tisserande », à ne pas confondre avec les Oecophylla spp. qui sont désignées par le même nom. Elle est également appelée « golden tailed ant », surtout par les populations anglophones d’Océanie qui englobent toutes les Polyrhachis dorées dans ce nom générique.
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Polyrhachis democles.

ÉTYMOLOGIE GENRE : « poly » du grec « polloi » signifiant « plusieurs » et « rhachis » du grec ancien « rakhis » signifiant « épine ».
ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : « dives », pluriel du latin « dive » signifiant « brillant ».

2) MORPHOLOGIE IDENTIFICATION :

 TAILLE GYNE : 8-10 mm

benjonion

TAILLE OUVRIÈRES : 5-7 mm

Gentilbébéphok🦭#8490

TAILLE MÂLES : 6-7 mm

Taku Shimada

hffbu

MORPHISME : Cette espèce est monomorphe, mais on peut observer une légère différence de taille entre les différentes générations. L’espèce présente par ailleurs un certain gyno-polymorphisme, avec un dimorphisme net entre des microgynes à peine plus grandes que les ouvrières et des macrogynes sensiblement plus massives. Ces deux sous-castes de gynes peuvent s’observer au sein d’une même colonie.

FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Polyrhachis dives est assez bien définie morphologiquement, et il sera habituellement aisé de la distinguer des autres espèces du genre, bien que des confusions soient possibles dans certaines zones de sa large aire de répartition. De manière générale, son corps intégralement couvert d’une dense pilosité argentée suffira pour la différencier des autres Polyrhachis du groupe dives.
Deux sous-espèces, P. dives belli et P. dives rectispina, sont décrites en plus de la sous-espèce nominale, bien que leur statut soit douteux.

DESCRIPTION : Polyrhachis dives est une fourmi dorée et arboricole de taille moyenne. Elle est plutôt trapue et possède un gastre volumineux. Son mesosoma est développé et porte des épines aux extrémités (une paire sur le pronotum, une autre sur le propodeum et une dernière sur le pétiole). Ces épines très robustes lui permettent de ne pas se faire manger par des reptiles qui pourraient la considérer comme un repas. Elle possède des reflets couleur argent ou or dus à la dense pilosité présente sur tout son corps, en particulier au niveau du gastre.

Les macrogynes diffèrent des ouvrières par leur plus grande taille et surtout leur mesosoma bien plus volumineux. Les microgynes présentent une morphologie plus ou moins intermédiaire entre ouvrières et macrogynes, et ne sont pas toujours simples à reconnaître au premier coup d’œil. Ces deux sous-castes de reines possèdent un gastre relativement petit, et les physogastries ne sont que rarement observées.

3) BIOLOGIE :

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Forêts tropicales asiatiques diverses (bambou, zone très humide, parfois mangrove ou canopée). C’est une espèce très commune qui niche également en zone semi-urbaine voire dans les parcs et jardins des zones urbaines. Jusqu’à 2100 mètres d’altitude.

NIDIFICATION : Les nids se situent dans les arbres et branchages et sont fabriqués de « carton », un matériau qu’elles fabriquent en agglomérant des morceaux de bois avec du mucus produit par leurs glandes céphaliques. Les nids sont relativement secs chez cette espèce mais elles peuvent néanmoins apprécier que leur environnement extérieur soit plutôt humide (50 à 80 % d’humidité). Cette espèce est unicoloniale : les colonies, très polydomes, peuvent se répartir dans de nombreux nids disséminés dans la végétation.

carol_kwok

DÉMOGRAPHIE : Les super-colonies de Polyrhachis dives sont susceptibles de receler un très grand nombre d’ouvrières et de reines, bien qu’il soit difficile d’estimer leur démographie exacte. Chaque nid comporte quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers d’individus, parmi lesquels on compte quelques reines à plusieurs centaines. 

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : C’est une fourmi originaire du sud-est de l’Asie (Chine, Thaïlande, Bornéo…) qui a la particularité d’utiliser la soie de ses larves afin de tisser ses nids. Les ouvrières font usage des larves juste avant la nymphose de celles-ci, donc juste avant qu’elles tissent leur cocon. Ainsi, les ouvrières nouent entre eux des morceaux de feuilles mortes, des brindilles, des copeaux de bois, etc., avec la soie des larves et les nids ressemblent donc à des boules de « carton ».

Cette espèce est très agressive et attaque tout ce qui bouge. Elles se nourrissent en quantité assez impressionnante. Les ouvrières de Polyrhachis ont une espérance de vie plutôt faible, c’est pourquoi que le temps de développement du couvain est éclair (une larve venant d’éclore prend à peine 6 jours pour être apte à tisser, et peut ainsi se nymphoser dans les jours qui suivent). De nombreuses trophallaxies sont également observables.

Gentilbébéphok🦭#8490

Samvenere#5153

ALIMENTATION : Dans la nature cette espèce se nourrit principalement d’insectes en tout genre et de liquides sucrés, fruits, ou tout autre aliment sucré. Elles sont voraces et opportunistes.

PÉRIODE D’ESSAIMAGE : Les accouplements sont le plus souvent intra-nidaux, que ce soit entre deux sexués issus du même nid ou avec un mâle venu d’une colonie voisine. Afin d’assurer la dissémination de l’espèce, les macrogynes pourraient également s’envoler hors du nid.

GYNIE : Cette espèce est fortement polygyne.

FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale ; la gyne élève seule sa première génération d’ouvrières en puisant sur ses réserves. La fondation peut également se faire par bouturage.

Falko

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : En tant qu’espèce tropicale, Polyrhachis dives est majoritairement homodynamique ; elle ne fait donc pas de diapause, et se développe tout au long de l’année.

4) RÉPARTITION

On retrouve les Polyrhachis dives en Asie du Sud-Est et au nord de l’Australie.

 

5) ÉLEVAGE :

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN :  La température doit être comprise entre 24 et 30 degrés pour des colonies provenant de Chine.

SET UP :  Pour la fondation, un tube avec réserve d’eau laissé dans le plus grand calme sera idéal. Il est conseillé d’y ajouter un peu de substrat afin que la ou les gynes puissent adapter leur loge. Ensuite, on placera la colonie dans un terrarium tropical planté avec du substrat et des branchages, très importants car ce seront les supports du nid.

Le Bordélique

HYGROMÉTRIE  : L’hygrométrie dans le nid doit être de 30 à 40%. En revanche, dans l’ADC, elle doit être d’environ 60-80 %.

DIAPAUSE :  Aucune diapause obligatoire pour cette espèce, elle se développe toute l’année. Cependant une pause hivernale est conseillée pour reposer la ou les gynes. Les températures hivernales seront à adapter à celles de la localité d’origine de la colonie.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE: En élevage on nourrit cette espèce avec des insectes comme des mouches, vers de farine, blattes… Mais également des liquides sucrés, beetle jelly, jus de fruit, fruits… qu’elles ne négligeront pas même si on privilégiera les protéines.

FOREUSE ? : Oui, même si cette espèce ne saura s’adapter à des nids classiques étant donné qu’elle fabrique ses nids elle-même.

DÉTAILS À AJOUTER : Afin de permettre à cette espèce de fabriquer ses nids, il faudra lui procurer des copeaux de bois ou des feuilles broyées. Les ouvrières les lieront entre eux avec la soie des larves afin de créer le nid.

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE  : Polyrhachis dives est une espèce plutôt fragile et exigeante. Elle résiste mal aux changements brutaux des conditions de maintien ou aux livraisons. Elle est donc plutôt difficile mais, si on l’élève dans les bonnes conditions, la colonie repartira toujours du bon pied même après de grandes pertes démographiques.

REPRODUCTION CAPTIVE : Tant que plusieurs lignées de reines restent présentes au sein du nid, des accouplements intra-nidaux pourront s’observer à l’apparition des sexués, et il sera alors possible d’isoler les gynes nouvellement fécondées avec des ouvrières afin d’obtenir des boutures nées en captivité. Pour cette raison, Polyrhachis dives est une excellente candidate pour les tentatives de reproduction captive.
Les colonies proposées à la vente étant encore trop souvent issues de pillage, il serait d’autant préférable que cette méthode plus éthique puisse se généraliser.

Samvenere#5153

Sources et crédits :

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pixabay
antmaps
antwiki
antweb
Blog de bil_biloup
https://www.antcat.org/references/143826

Photographie de couverture : Blubbie123.

Fiche rédigée par Bil_biloup et One_ants

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