1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
FAMILLE : Formicidae
SOUS-FAMILLE : Ponerinae
TRIBU : Ponerini
GENRE : Odontomachus
ESPÈCE : Odontomachus monticola
TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Elle à été décrite par Carlo Emery en 1892
NOMS VERNACULAIRES : « Fourmis piège à mâchoire » ou en anglais « Trap-jaws ants »
SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : aucuns synonymes connues.
ÉTYMOLOGIE GENRE : « odontomachus » vient du latin « odonto » signifiant « dent machoire » en raison des mandibules très particulières de cette espèce.
ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : « monticola » du latin signifiant montagnard/qui habite la montagne en raison d’amplitude importante d’altitude où peut survivre cette espèce.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE GYNE : 13 à 15 MM
TAILLE OUVRIÈRES : 9 – 13 MM
One Ants
TAILLE MAJORS : ABSENTS
TAILLE MÂLES : 8 à 10 MM
MORPHISME : Monomorphe. On notera cependant qu’avec l’évolution de la colonie, des ouvrières de taille importante peuvent apparaître, ce sera d’autant plus flagrant si les premières générations sont encore là.
FAISANT PARTIE D’UN GROUPE D’ESPÈCES CRYPTIQUES : Oui, Odontomachus monticola regroupe plusieurs sous espèces et il peut être difficile de les identifier entre elle. La confusion avec Odontomachus granatus est également possible.
DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS PHYSIQUES :
Odontomachus monticola est une ponerine de couleur noir/marron foncé et de taille moyenne.
Comme toutes les fourmis des genres Odontomachus, Anochetus et Strumigenys, elle est connue pour sa capacité à faire claquer ses mandibules à la vitesse de 260 km/h. Cette fourmi est une des plus fortes du monde, elle est capable de soulever 290 fois son poids ce qui permet à une ouvrière de soulever seule un ver morio ou une blatte. Cette espèce est de couleur noir avec une physiogastrie rouge ou orange. Elle est décrite comme “haute sur ses pattes” et possède de longues antennes. Cette espèce est de couleur noire, ses pattes sont parfois légèrement rougeâtres en fonction des individus.
Elle n’a pas une pilosité élevée. Sa tête est rectangulaire pour encaisser les chocs due au claquement et ses mandibules sont longues, fines et horizontales.
Ses mandibules muni de poil finement sensible à la manière d’une plante carnivore s’ouvrent à 180° pour effectuer un puissant claquement humainement audible. Elles peuvent piquer à la manière d’une guêpe et provoquer une démangeaison moyenne pendant environ 30 minutes. Aucun cas d’allergie n’est recensé mais cela ne la rend pas inoffensive.
Fait intéressant : des observations ont montrées que les vielles ouvrières en fin de vie pouvaient présenter des callosités à l’avant de la tête due à une sur-utilisation des muscles mandibulaires à cause du claquement. Cela est une preuve que ce type de riposte dans le monde animal n’est pas sans conséquence pour la fourmi.
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3) BIOLOGIE :
DESCRIPTION DU BIOTOPE : Présente dans des milieux forestiers tropicales primaires, en sous-bois sombres et humides. On les retrouve au sol et dans les strates basses de la végétation. Elle peut se retrouver en altitude jusqu’à environ 1200m.
NIDIFICATION : Elles vivent principalement dans la litière ou dans la végétation basse, les fondations sont assez discrètes mais les colonies adultes le sont beaucoup moins. Les nids sont polydomiques, peu profond mais les galeries sont très abondante et la terre labourée.
DÉMOGRAPHIE : Cette espèce fait des colonies d’environs 800 individus à taille adulte, plus rarement des colonies de 1000 individus sont observées.
PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Etant une ponérine, elle est donc munie d’un aiguillon fonctionnel dont elle se sert régulièrement lorsqu’elle chasse. Les ouvrières chassent généralement en solitaire ou en groupe de deux. Elles ne pratiquent pas le tandem-running. Ces fourmis ne sont pas capables de stocker de grandes quantités de nourriture et doivent donc chasser régulièrement pour nourrir le couvain. Les colonies peuvent avoir des caractères très différents, certaines sont agressives, d’autres plus calmes etc… Ces différences peuvent impacter l’activité des colonies, le régime alimentaire et la vitesse de développement.
Elles sont très territoriales, dans leur biotope, elles sont assez communes et rentrent régulièrement en concurrence avec des espèces de ponérines comme Harpegnathos, Diacamma, Leptogenys, Odontoponera, Anochetus, Brachyponera, Ectomomyrmex, Stignatomma ou d’autres colonies d’Odontomachus. Ces concurrences ayant lieux à cause de l’expansion du territoire et les régimes alimentaires très similaires de ces espèces.
Comme beaucoup de ponerinae asiatiques, elles sont régulièrement soumisent aux attaques de certaines Dorylinae comme Cerapachys sp ou Oocera sp.
ALIMENTATION : Dans la nature, cette espèce se nourrit presque exclusivement d’insectes de taille variable qu’elle ramène au nid pour nourrir les larves. Il lui arrive aussi occasionnellement de se nourrir des fruits tombé au sol ou autre matière sucrée.
ESSAIMAGE : Les essaimages se font aux périodes pluvieuses de l’année, selon les régions et le climat généralement, de mai à Octobre.
GYNIE : Cette espèce est monogyne et probablement oligogyne.
FONDATION : indépendante et semi-claustrale. Les gynes creusent une loge dans la terre et sortent chasser pour nourrir les larves jusqu’à l’apparition des premières ouvrières.
CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Odontomachus monticola est homodynamique : elle ne fait donc pas de diapause, et se développe tout au long de l’année. Cependant, les températures de son pays d’origine peuvent baisser aux alentours des 20 degrés en hiver, des hivers frais traduisent donc un petit ralentissement du développement notable.
4) RÉPARTITION :
L’espèce s’étend en Asie du sud est, de la Chine jusqu’en Indonésie, en passant notamment par les Philipines, Bornéo et aussi au Japon.
5) ÉLEVAGE :
TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : Entre 22°C et 28°C.
SET UP : Pour les reines seules et jeunes fondations, cette espèce accepte les modules de fondation en béton-cellulaire avec substrat, les modules de fondation en plâtre avec substrat (cependant il est recommandé de couper le plâtre avec de la terre lors du moulage du nid pour une meilleure humidification), les tubes à essai avec substrat et les terrariums. (Ne pas élever cette espèce dans des nids en verre qui ne sont pas adapté à son déplacement, en effet elle ne peut pas s’accrocher aux surfaces lisses, elle glisserait donc en essayant tant bien que mal d’avancer.)
Antschef
Pour les petites et grandes colonies, cette espèce se contente des nids en béton cellulaire-plâtre avec du substrat, cependant il est bien plus recommandé d’élever cette espèce en terrarium comme beaucoup de ponérines. Comme vu précédemment, cette espèce ne grimpe pas les parois lisses comme le verre, il sera cependant tout de même prudent d’appliquer un anti-évasion simple tel que l’huile minérale. N’oubliez pas que c’est une ponerinae qui demande de l’espace en termes de surface et de hauteur, si une petite fondation pourra tenir dans un petit module de 10*10*10, une colonie adulte pourra facilement occuper un terrarium de 60*45*60.
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HYGROMÉTRIE : L’hygrométrie dans l’aire de chasse devra se situer entre 50% et 70%; l’hygrométrie dans le nid devra se situer entre 60% et 80%.
ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : Pour ce qui est de la nourriture, elles acceptent les insectes fraîchement tué, avec une préférence pour les insectes vivants, Il sera aussi nécessaire de leur fournir de temps en temps des liquides sucré facile à digérer comme un mélange eau-sucre ou eau-miel simple. D’après les observations en elevage, les liquides sucrés ne sont pas apprécié par toutes les colonies, il vous sera donc conseiller des faire des testes des préférences gustatives sur vos colonies.
FOREUSE ? : Non, mais c’est une véritable excavatrice en terrarium
FONDATION : Fondation Indépendante ou en pléometrose et semi-claustrale. Il faudra donc nourrir lors de la fondation. Le développement n’est pas très long pour une ponérine, environ 2 mois et demi/3 mois de la ponte à l’ouvrière adulte, parfois même plus. Il faudra de la patience pour faire fonder cette espèce !
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DÉTAILS À AJOUTER : C’est une espèce très active et étant donné sa simplicité comparé aux autres ponérines, c’est une très bonne candidate pour se lancer dans l’élevage de ponérine et notamment dans les terrariums. Cependant, gare à la piqure, de plus, cette espèce peut donner du fil à retordre même aux éleveurs les plus chevronnés.
DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Difficulté moyenne voir assez difficile, en effet nous ne recommandons pas cette espèce pour les débutant en myrmécologie amateure, cependant elle reste une ponérine abordable au même titre que Odontoponera transversa. Son prix n’est pas non plus excessif, il faudra cependant beaucoup de rigueur et assez de patience pour obtenir des résultats plus que satisfaisant avec cette espèce qui pourra en surprendre plus d’un par sa versatilité comportementale.
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Source et crédits:
-Antwiki.org
-AntWeb.org
-instagram One_ants
-Antmaps.org
-et l’expérience de nos éleveurs;
Photographie de couverture : One Ants.
Fiche rédigée par One_Ants