Odontoponera transversa

Asie

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

FAMILLE : Formicidae

SOUS-FAMILLE : Ponerinae

TRIBU : Ponerini

GENRE : Odontoponera

ESPÈCE : Odontoponera transversa

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Elle a été décrite par Smith en 1857 sous le nom de “Ponera transversa

NOMS VERNACULAIRES : Aucun nom vernaculaire connu à ce jour.

SYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS :Ponera transversa” est son protonyme. Elle a aussi longtemps été confondue avec O. denticulata comme étant la même espèce.

ÉTYMOLOGIE GENRE : Du grec ancien οδοντος, « dent », avec le nom du genre Ponera (venant lui-même de πονηρος, « méchant, misérable, laborieux »), soit « Ponera dentée », peut-être en référence au clypeus denticulé ou aux deux épines pronotales.

ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : Du latin transversus, « transversal », probablement en référence aux nombreuses stries sillonnant transversalement le pronotum.

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE GYNE : 10-12 mm

Joshua Wong

TAILLE OUVRIÈRES : 8,5-11 mm

Julian F

TAILLE MÂLES : 9 mm

Ryan Perry (Antweb CASENT0900665)

MORPHISME : Ne présente pas de polymorphisme, cette espèce est monomorphe.

IDENTIFICATION : Le genre Odontoponera ne comporte que deux espèces décrites, O. transversa et O. denticulata. Afin de les distinguer, on notera que chez la première, le scape dépasse nettement l’occiput en arrière, là où ce n’est pas ou à peine le cas chez la seconde.

DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS PHYSIQUES : Odontoponera transversa est une Ponérine de taille moyenne, dont la coloration varie du roux au noir en passant par de multiples nuances de brun. La tête et le mesosoma sont sillonnés de profondes stries caractéristiques, qui confèrent à cette fourmi un aspect plus ou moins mat. De silhouette relativement trapue, l’espèce possède une grosse tête anguleuse armée de mandibules puissantes et porte sur le pronotum deux épines renforçant le caractère singulier de son apparence.
Les reines sont semblables aux ouvrières, bien que pouvant classiquement en être séparées par un mesosoma plus volumineux, trois ocelles peu saillants sur le front et une taille sensiblement plus importante.
Les mâles, assez robustes et entièrement noirs, présentent comme souvent chez les Ponérines une curieuse allure d’ichneumon.

3) BIOLOGIE :

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Odontoponera transversa s’établit principalement dans les forêts tropicales primaires ou secondaires en bon état, où elle évoluera dans les zones sombres et humides. Ces préférences contrastent avec celles de l’espèce voisine O. denticulata, qui se retrouvera quant à elle dans des biotopes plus ouverts et n’hésitera pas à s’aventurer dans les milieux anthropisés.

NIDIFICATION : Polydome, Odontoponera transversa creuse des nids en pleine terre, dispersés sur un large territoire et reliés entre eux par de profondes galeries. Les entrées du nid sont parfois surmontées d’un monticule de terre résultant de l’importante excavation.

DÉMOGRAPHIE : Les colonies de Odontoponera transversa sont peu populeuses, soit plus d’une bonne centaine d’ouvrières à maturité.

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Odontoponera transversa fourrage en solitaire, souvent de nuit. Étant particulièrement peu adroite pour grimper dans la végétation, elle évolue principalement au sol. Les proies sont maîtrisées grâce aux puissantes mandibules des ouvrières. Bien que possédant un redoutable aiguillon, elles ne s’en servent presque jamais pour se défendre ou chasser, et il serait ainsi généralement utilisé lors des affrontements avec d’autres fourmis.

ALIMENTATION : Dans la nature, cette espèce se nourrit principalement de petits insectes qu’elle ramène au nid pour nourrir les larves. Il lui arrive aussi occasionnellement de se nourrir des fruits tombés au sol ou autre matière sucrée.

ESSAIMAGE : Les essaimages se font aux périodes pluvieuses de l’année, selon les régions et le climat.

GYNIE : Cette espèce est monogyne.

FONDATION : Indépendante et semi-claustrale. Les gynes creusent une loge dans la terre et sortent chasser pour nourrir les larves jusqu’à l’apparition des premières ouvrières.

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Odontoponera transversa  est homodynamique : elle ne fait donc pas de diapause, et se développe tout au long de l’année. Cependant, les températures de son pays d’origine peuvent baisser aux alentours des 20 degrés en hiver, des hivers frais traduisent donc un petit ralentissement du développement notable.

4) RÉPARTITION :

L’espèce s’étend en Asie du sud est, de Thaïlande jusqu’en Nouvelle Guinée, en passant notamment par les Philipines, Bornéo et Sumatra .

 

5) ÉLEVAGE :

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : Entre 24°C et 28°C.

SET UP : Pour les reines seules et jeunes fondations, cette espèce accepte les modules de fondation en béton cellulaire avec substrat, les modules de fondation en plâtre avec substrat (cependant il est recommandé de couper le plâtre avec de la terre lors du moulage du nid pour une meilleure humidification), les tubes à essai avec substrat et les terrariums. (Ne pas élever cette espèce dans des nids en verre qui ne sont pas adaptés à son déplacement, en effet elle ne peut pas s’accrocher aux surfaces lisses, elle glisserait donc en essayant tant bien que mal d’avancer.)

Pour les petites et grandes colonies, cette espèce se contente des nids en béton cellulaire ou plâtre avec du substrat, cependant il est bien plus recommandé d’élever cette espèce en terrarium comme beaucoup de ponérines. Comme vu précédemment, cette espèce ne grimpe pas les parois lisses comme le verre, il sera cependant tout de même prudent d’appliquer un anti-évasion simple tel que l’huile minérale.

HYGROMÉTRIE : L’hygrométrie dans l’aire de chasse devra se situer entre 50% et 70%; l’hygrométrie dans le nid devra se situer entre 60% et 80%.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : Pour ce qui est de la nourriture, elles acceptent les insectes fraîchement tués, avec une préférence pour les insectes vivants. Il sera aussi préférable de leur fournir de temps en temps des liquides sous la forme de fruits, s’agissant des rares substances sucrées qu’elles consomment in natura, particulièrement riches en comparaison aux liquides sucrés habituellement préparés en captivité.

FOREUSE ? : Non.

FONDATION : Fondation indépendante et semi-claustrale, s’effectuant en haplométrose ou pléométrose. Il faudra donc nourrir lors de la fondation. Le développement n’est pas très long pour une ponérine, environ 2 mois et demi à 3 mois de la ponte à l’ouvrière adulte, parfois même plus. Lors de la fondation, les reines sont particulièrement promptes à consommer leur couvain en cas de stress, c’est pourquoi il sera nécessaire de les laisser dans le plus grand des calmes. De même, l’hygrométrie devra être contrôlée afin que le couvain, et notamment les nymphes encoconnées, puisse se développer sans embûche. Il faudra donc de la patience pour faire fonder cette espèce !

DÉTAILS À AJOUTER : Cette espèce active saura vous séduire par son comportement singulier, et sera une excellente candidate si vous recherchez une fourmi se prêtant à merveille à l’élevage en terrarium. Bien qu’elle ne pique que rarement pour se défendre, il faudra cependant toujours se méfier de son aiguillon.
En outre, il sera nécessaire de noter qu’un certain nombre d’« Odontoponera transversa » telles que proposées à la vente sont en réalité des Odontoponera denticulata, une espèce dont les paramètres d’élevage demeurent similaires.

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Difficulté moyenne voire assez difficile. Bien que tolérant une plus large gamme de paramètres d’élevage que d’autres Ponérines et pouvant prospérer dans de nombreuses installations, Odontoponera transversa demandera tout de même une grande rigueur et une patience à toute épreuve, un stress trop régulier lui portant rapidement atteinte. Pour cette raison, elle est déconseillée aux éleveurs débutants qui n’auraient pas expérimenté au préalable l’élevage d’espèces plus robustes.

Jonghyun Park

Source et crédits :

  • Antwiki.org
  • AntWeb.org
  • Antmaps.org
  • https://www.antcat.org/references/132677
  • https://www.antcat.org/references/143770
  • https://antwiki.org/wiki/images/c/c5/Dorylus_Odontoponera_Berghoff2003.pdf
  • l’expérience de nos éleveurs

Photographie de couverture : Julian F.

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