Messor structor

Europe

FAMILLE : Formicidae

SOUS FAMILLE : Myrmicinae

TRIBU : Stenammini

GENRE : Messor

ESPÈCE : Messor structor

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Pierre-André Latreille en 1798.

NOMS VERNACULAIRES : Comme de nombreuses fourmis granivores, Messor structor fait partie des “fourmis moissonneuses”.

tSYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Formica aedificator, Formica lapidum, Formica rufitarsis, Messor platyceras et Messor rufitarsis sont cinq synonymes de Messor structor.

ÉTYMOLOGIE GENRE : Du latin messis, signifiant “moisson”.

ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : Du latin structor, signifiant “constructeur.

TAILLE GYNE : 9-11 MM

Roman

TAILLE OUVRIERES : 3-10,5 MM

gernotkunz

gernotkunz

Karim Strohriegl

TAILLE MÂLES : 7-8 MM

Roman

MORPHISME : Fort polymorphisme au sein d’une colonie mature, composée de minors, de medias et de majors. Ces derniers sont reconnaissables à la taille de leurs têtes surdimensionnées, utiles au décorticage des graines.

IDENTIFICATION : En France, on pourra notamment confondre M. structor avec M. ibericus, dont elle pourra être distinguée par son premier article du funicule plus long. Ces deux espèces peuvent être séparées des autres Messor françaises par leur pilosité abondante, leur sculpture grossière et leur coloration souvent brunâtre.

DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS PHYSIQUES NOTABLES : Messor structor est une espèce de fourmis moissonneuses européennes de couleur marron foncé voire noire. Cette espèce ne possède pas de jabot social, elle ne pratique donc pas la trophallaxie. Chose étonnante, cette espèce peut faire des stridulations. C’est un crissement aigu dû au frottement d’un grattoir contre un plateau de fines crêtes parallèles situées sur le bord postérieur du postpétiole.
Elles sont aussi capables de replier leur abdomen sous le thorax, posture assez fréquente chez le genre Messor.

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Espèce d’Europe du sud vivant en plaine calcaire, très présente dans son milieu, vivant dans un biotope ouvert et dans des zones légèrement sèches composées de broussailles et de graminées.

NIDIFICATION : Elle nidifie à même le sol dans des lieux dégagés et rocailleux. Le nid peut faire quelques mètres de profondeur. Il est facilement repérable aux monticules de détritus (morceaux de graines, morceaux d’insectes et téguments) trônant devant l’entrée. Il peut y avoir plusieurs entrées au nid.

Somogyi Anna Ágnes

alexcm

DÉMOGRAPHIE : Les nids de Messor structor sont relativement peu peuplés pour le genre, et ne dépassent guère le millier d’ouvrières la plupart du temps ; certaines populations sont cependant unicoloniales, et une même super-colonie est ainsi susceptible d’occuper de multiples nids.

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES :

Les colonies matures de Messor structor sont facilement repérable dû au fait qu’elles aménagent des pistes, ou autoroutes de fourmis, pour aller chercher de la nourriture jusqu’à plusieurs dizaines de mètres du nid.
Sur cette piste ne se trouve plus aucun obstacle, les ouvrières nettoyant le passage pour qu’il ne reste plus aucune herbe ni aucun petit caillou.

En automne et au printemps, elles travaillent toute la journée, avec un pic d’activité dans l’après-midi. L’été, elles fourragent davantage le soir et le matin, mais très peu en pleine journée à cause des fortes chaleurs. In natura, les températures optimales sont ainsi aux alentours de 22 à 26 °C ; au-dessus de 35 °C, plus aucune activité ne s’observe à l’extérieur du nid.

Cette espèce utilise deux méthodes pour récolter les graines.
Si elles sont dispersées, chacune sera individuellement ramenée au nid, sans grande organisation entre les individus ; cependant, si elles sont concentrées en grande quantités, les ouvrières se servent de signaux chimiques pour marquer des routes débarrassées des objets gênants permettant de relier ces sources de nourriture au nid. Des chaînes de transport, parfois appelées « autoroutes de fourmis », se forment alors.

Tout comme d’autres Messor, cette espèce est connue pour ses énormes réserves de graines qu’elle amasse en été afin de constituer des greniers. Ceux-ci sont gérés pour éviter la germination des graines et les moisissures.
Avec ces graines, elles fabriquent un « pain de fourmis » qu’elles confectionnent en les mastiquant jusqu’à en faire une pâte. Il sera consommé par les membres de la colonie, ou directement déposé sur les larves pour les nourrir.

ALIMENTATION : Ces fourmis sont essentiellement granivores. Elles récoltent toutes sortes de graines dans leur environnement et les entreposent dans le nid afin de les consommer ultérieurement.
Plus friandes d’insectes que d’autres Messor, elles n’hésiteront pas à en consommer si l’occasion se présente.
Elles ne se nourrissent généralement pas de liquides sucrés, et n’élèveront donc pas de puceron comme le font de nombreuses autres fourmis.

ESSAIMAGE : Les essaimages, souvent peu importants, ont lieu au printemps, de début avril (voire fin mars) à fin mai avec un pic d’envol vers mi-avril. A noter que certaines colonies ne produisent que des mâles, et d’autres que des princesses. Le plus souvent, les gynes nouvellement fécondées retournent au nid ou se regroupent pour fonder en pléométrose.

Chez certaines populations unicoloniales, il n’y aurait cependant pas d’essaimage à proprement parler, les accouplements étant alors intra-nidaux.

Roman

GYNIE : Cette espèce est fortement polygyne.

FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale. Les gynes puiseront dans leurs réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières, qui iront chercher les premières graines.

La fondation peut également être effectuée de manière dépendante : les gynes se font alors adopter dans un nid de leur espèce après l’essaimage, puis partent ensuite bouturer plus loin accompagnées d’une partie de la colonie.

CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Cette espèce est exogène hétérodynamique, sa diapause est déclenchée par les conditions extérieures.

Cette espèce s’observe principalement sur la partie Nord du pourtour méditerranéen.

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : Les températures d’élevage vont de 22 °C à 26 °C, la température optimale d’élevage se situe aux alentours de 24 °C.

SET UP : Le nid devra avoir des profondeurs de salles suffisantes (environ 1 cm) afin de ne pas gêner le déplacement de la gyne ou des majors et offrir suffisamment de place pour la confection du pain.

Le nid devra être solide, car les Messor structor, dites « foreuses », sont capables de creuser les matériaux trop friables. Les nids en plâtre ou en béton cellulaire devront donc être blindés, par exemple avec du plâtre résiné, du mortier ou du ciment.

HYGROMÉTRIE : 30 à 55 % de la surface du nid humidifiée.

DIAPAUSE : La diapause est obligatoire ; dans l’idéal, elle devra durer 3 à 4 mois à une température comprise entre 5 et 12 °C.

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : Étant essentiellement granivores, vous devrez leur fournir des graines comme base de l’alimentation. Elles devront être de petite taille pour les jeunes colonies ne comportant que quelques ouvrières et de toute taille une fois les premiers médias/majors apparus dans la colonie. Il est conseillé de varier le plus possible les graines que vous proposerez à votre colonie, tout d’abord afin de leur offrir une alimentation variée et équilibrée, mais aussi parce que chaque colonie a ses préférences, qui peuvent varier avec le temps.

Beaucoup de graines sont acceptées (quinoa, blé, lin, alpiste, niger, navette, avoine, chanvre, lin…), de ce fait, vous pouvez leur proposer par exemple des mélanges de graines pour canaris.

Vous pouvez aussi récolter quelques graines dans la nature, comme les graines de pissenlits qui sont très appréciées. Veillez toutefois à bien choisir l’emplacement de vos récoltes, en évitant par exemple les bords de routes fréquentées, les villes ou d’autres environnements potentiellement pollués.

Il est important aussi de leur apporter occasionnellement quelques sources de protéines avec un insecte et des liquides sucrés.

FOREUSE ? : Oui.

FONDATION : Pendant la fondation, l’élevage se fera en tube jusqu’à ce qu’il soit plein (une cinquantaine d’ouvrières en général, voir plus). La fondation est claustrale, et il ne sera donc pas nécessaire de nourrir la ou les reines avant l’apparition des premières ouvrières. Une fois celles-ci émergées, le tube pourra être relié à une aire de chasse.

A noter que les reines d’au moins certaines populations peinent à fonder seules ; il conviendra alors de réunir plusieurs reines en pléométrose, ou même de leur faire directement adopter quelques ouvrières d’une colonie proche.

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Très facile.

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

FAMILLE : FormicidaeSOUS FAMILLE : MyrmicinaeTRIBU : StenamminiGENRE : MessorESPÈCE : Messor structorTAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Pierre-André Latreille en 1798.NOMS VERNACULAIRES : Comme de nombreuses fourmis granivores, Messor structor fait partie des “fourmis moissonneuses”.tSYNONYMES ET ANCIENS NOMS UTILISÉS : Formica aedificator, Formica lapidum, Formica rufitarsis, Messor platyceras et Messor rufitarsis sont cinq synonymes de Messor structor.ÉTYMOLOGIE GENRE : Du latin messis, signifiant “moisson”.ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : Du latin structor, signifiant “constructeur.

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE GYNE : 9-11 MM

Roman

TAILLE OUVRIERES : 3-10,5 MM

gernotkunz

gernotkunz

Karim Strohriegl

TAILLE MÂLES : 7-8 MM

Roman

MORPHISME : Fort polymorphisme au sein d’une colonie mature, composée de minors, de medias et de majors. Ces derniers sont reconnaissables à la taille de leurs têtes surdimensionnées, utiles au décorticage des graines.IDENTIFICATION : En France, on pourra notamment confondre M. structor avec M. ibericus, dont elle pourra être distinguée par son premier article du funicule plus long. Ces deux espèces peuvent être séparées des autres Messor françaises par leur pilosité abondante, leur sculpture grossière et leur coloration souvent brunâtre.DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS PHYSIQUES NOTABLES : Messor structor est une espèce de fourmis moissonneuses européennes de couleur marron foncé voire noire. Cette espèce ne possède pas de jabot social, elle ne pratique donc pas la trophallaxie. Chose étonnante, cette espèce peut faire des stridulations. C’est un crissement aigu dû au frottement d’un grattoir contre un plateau de fines crêtes parallèles situées sur le bord postérieur du postpétiole. Elles sont aussi capables de replier leur abdomen sous le thorax, posture assez fréquente chez le genre Messor.

3) BIOLOGIE :

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Espèce d’Europe du sud vivant en plaine calcaire, très présente dans son milieu, vivant dans un biotope ouvert et dans des zones légèrement sèches composées de broussailles et de graminées.NIDIFICATION : Elle nidifie à même le sol dans des lieux dégagés et rocailleux. Le nid peut faire quelques mètres de profondeur. Il est facilement repérable aux monticules de détritus (morceaux de graines, morceaux d’insectes et téguments) trônant devant l’entrée. Il peut y avoir plusieurs entrées au nid.

Somogyi Anna Ágnes

alexcm

DÉMOGRAPHIE : Les nids de Messor structor sont relativement peu peuplés pour le genre, et ne dépassent guère le millier d’ouvrières la plupart du temps ; certaines populations sont cependant unicoloniales, et une même super-colonie est ainsi susceptible d’occuper de multiples nids.PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES :Les colonies matures de Messor structor sont facilement repérable dû au fait qu’elles aménagent des pistes, ou autoroutes de fourmis, pour aller chercher de la nourriture jusqu’à plusieurs dizaines de mètres du nid. Sur cette piste ne se trouve plus aucun obstacle, les ouvrières nettoyant le passage pour qu’il ne reste plus aucune herbe ni aucun petit caillou.En automne et au printemps, elles travaillent toute la journée, avec un pic d’activité dans l’après-midi. L’été, elles fourragent davantage le soir et le matin, mais très peu en pleine journée à cause des fortes chaleurs. In natura, les températures optimales sont ainsi aux alentours de 22 à 26 °C ; au-dessus de 35 °C, plus aucune activité ne s’observe à l’extérieur du nid.Cette espèce utilise deux méthodes pour récolter les graines. Si elles sont dispersées, chacune sera individuellement ramenée au nid, sans grande organisation entre les individus ; cependant, si elles sont concentrées en grande quantités, les ouvrières se servent de signaux chimiques pour marquer des routes débarrassées des objets gênants permettant de relier ces sources de nourriture au nid. Des chaînes de transport, parfois appelées « autoroutes de fourmis », se forment alors.Tout comme d’autres Messor, cette espèce est connue pour ses énormes réserves de graines qu’elle amasse en été afin de constituer des greniers. Ceux-ci sont gérés pour éviter la germination des graines et les moisissures. Avec ces graines, elles fabriquent un « pain de fourmis » qu’elles confectionnent en les mastiquant jusqu’à en faire une pâte. Il sera consommé par les membres de la colonie, ou directement déposé sur les larves pour les nourrir.ALIMENTATION : Ces fourmis sont essentiellement granivores. Elles récoltent toutes sortes de graines dans leur environnement et les entreposent dans le nid afin de les consommer ultérieurement. Plus friandes d’insectes que d’autres Messor, elles n’hésiteront pas à en consommer si l’occasion se présente. Elles ne se nourrissent généralement pas de liquides sucrés, et n’élèveront donc pas de puceron comme le font de nombreuses autres fourmis.ESSAIMAGE : Les essaimages, souvent peu importants, ont lieu au printemps, de début avril (voire fin mars) à fin mai avec un pic d’envol vers mi-avril. A noter que certaines colonies ne produisent que des mâles, et d’autres que des princesses. Le plus souvent, les gynes nouvellement fécondées retournent au nid ou se regroupent pour fonder en pléométrose.Chez certaines populations unicoloniales, il n’y aurait cependant pas d’essaimage à proprement parler, les accouplements étant alors intra-nidaux.

Roman

GYNIE : Cette espèce est fortement polygyne.FONDATION : La fondation est indépendante et claustrale. Les gynes puiseront dans leurs réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières, qui iront chercher les premières graines.La fondation peut également être effectuée de manière dépendante : les gynes se font alors adopter dans un nid de leur espèce après l’essaimage, puis partent ensuite bouturer plus loin accompagnées d’une partie de la colonie.CYCLE DE DÉVELOPPEMENT : Cette espèce est exogène hétérodynamique, sa diapause est déclenchée par les conditions extérieures.

4) RÉPARTITION :

Cette espèce s’observe principalement sur la partie Nord du pourtour méditerranéen.Répartition mondiale selon Antmaps :

5) ÉLEVAGE :

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : Les températures d’élevage vont de 22 °C à 26 °C, la température optimale d’élevage se situe aux alentours de 24 °C.SET UP : Le nid devra avoir des profondeurs de salles suffisantes (environ 1 cm) afin de ne pas gêner le déplacement de la gyne ou des majors et offrir suffisamment de place pour la confection du pain.Le nid devra être solide, car les Messor structor, dites « foreuses », sont capables de creuser les matériaux trop friables. Les nids en plâtre ou en béton cellulaire devront donc être blindés, par exemple avec du plâtre résiné, du mortier ou du ciment.HYGROMÉTRIE : 30 à 55 % de la surface du nid humidifiée.DIAPAUSE : La diapause est obligatoire ; dans l’idéal, elle devra durer 3 à 4 mois à une température comprise entre 5 et 12 °C.ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : Étant essentiellement granivores, vous devrez leur fournir des graines comme base de l’alimentation. Elles devront être de petite taille pour les jeunes colonies ne comportant que quelques ouvrières et de toute taille une fois les premiers médias/majors apparus dans la colonie. Il est conseillé de varier le plus possible les graines que vous proposerez à votre colonie, tout d’abord afin de leur offrir une alimentation variée et équilibrée, mais aussi parce que chaque colonie a ses préférences, qui peuvent varier avec le temps.Beaucoup de graines sont acceptées (quinoa, blé, lin, alpiste, niger, navette, avoine, chanvre, lin…), de ce fait, vous pouvez leur proposer par exemple des mélanges de graines pour canaris.Vous pouvez aussi récolter quelques graines dans la nature, comme les graines de pissenlits qui sont très appréciées. Veillez toutefois à bien choisir l’emplacement de vos récoltes, en évitant par exemple les bords de routes fréquentées, les villes ou d’autres environnements potentiellement pollués.Il est important aussi de leur apporter occasionnellement quelques sources de protéines avec un insecte et des liquides sucrés.FOREUSE ? : Oui.FONDATION : Pendant la fondation, l’élevage se fera en tube jusqu’à ce qu’il soit plein (une cinquantaine d’ouvrières en général, voir plus). La fondation est claustrale, et il ne sera donc pas nécessaire de nourrir la ou les reines avant l’apparition des premières ouvrières. Une fois celles-ci émergées, le tube pourra être relié à une aire de chasse.A noter que les reines d’au moins certaines populations peinent à fonder seules ; il conviendra alors de réunir plusieurs reines en pléométrose, ou même de leur faire directement adopter quelques ouvrières d’une colonie proche.DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Très facile.Sources et crédits :Références myrmécologiques : Photographie de couverture : L’Haricot.

Fiche rédigée par One_ants

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