A à D

Glossaire

A

Abdomen : zone postérieure du corps d’une fourmi. Elle comprend le propodeum, le pétiole, le gastre et l’aiguillon (chez les espèces en possédant un).

Acclimatation : phénomène d’adaptation relative de l’organisme d’un être vivant soumit à un changement des conditions de son environnement. Cette acclimatation permet une meilleure tolérance aux nouvelles conditions. Elle peut se réaliser sur plusieurs générations d’individus (acclimatation évolutive) après des processus de mutation ou de sélection. Mais peut également se réaliser sur un temps plus court ; sur la chronologie de la vie d’un individu ou d’une colonie.  (Acclimatation individuelle ou coloniale).

Acide formique : L’acide formique (ou acide méthanoïque) est un acide découvert au XVIème siècle par des alchimistes européens. Cet acide est utilisé comme moyen de défense et d’attaque par certaines espèces de fourmis. Il est très utilisé par les Formica des bois dites “sensu stricto” (exemple : Formica rufa) pour contrebalancer l’absence d’aiguillon. C’est un acide carboxylique de formule : CH2O2.

Acidopore : Orifice situé à l’extrémité du gastre chez les fourmis de la sous-famille de Formicinae et permettant d’éjecter sous pression de l’acide formique. Il est souvent couronné d’une petite touffe de poils.

Aculéates : groupe d’insectes qui comprend entre autres les fourmis, les abeilles, les bourdons, les frelons, les xylocopes et les guêpes. Les aculéates ont un aiguillon, ce qui les distingue des térébrants (guêpes parasites, etc.) qui ont un ovipositeur (organe de ponte) à la place.

ADF/ADC/ADR/TDC/ZDF : sont respectivement les acronymes de Aire de fourragement (ADF), Aire De Chasse (ADC), Aire De Récolte (ADR), Terrain De Chasse (TDC) et Zone De Fourragement (ZDF).
Ces termes ont la même signification, il s’agit tout simplement de la zone extérieure du nid où se baladent les fourmis à la recherche de nourriture. Le terme le plus courant est « ADC », une ADC peut être naturelle ou artificielle.

Aiguillon : Organe pointu situé à l’extrémité du gastre permettant aux espèces de fourmis qui en disposent de chasser, d’attaquer ou de se défendre. Il est souvent connecté à une poche venimeuse. A noter que l’aiguillon est la déformation d’un organe de ponte (= ovipositeur). Comme toutes les ouvrières et reines sont des femelles, elles possèdent généralement cet aiguillon (à l’exception des Formicinae et des Dolichoderinae), bien qu’il soit souvent atrophié comme chez le genre Messor.

Alate : Terme anglophone désignant les gynes ailées (généralement non fécondées).

Allèle : version possible d’un même gène pour un génome donné de l’espèces dont il est question.

Allométrose : Association de fourmis de différentes espèces afin de fonder une nouvelle colonie. On retrouve ce comportement chez les Formica sanguinea ou encore les Megalomyrmex symmetochus.

Allomone : nom donné à l’ensemble des substances chimiques qui octroient un avantage aux animaux qui les produisent par la modification du comportement d’une autre espèce. Exemple : Lorsque les esclavagistes Formica sanguinea attaquent d’autres espèces de Formica, elles produisent des allomones de « propagande », qui ne les affectent pas elles-mêmes mais affolent les ouvrières de l’autre espèce.

Allude : nom donné aux sexués chez les fourmis : les individus capables de voler durant une période de leur vie.

Amphytokie : Moment où la cellule sexuelle femelle se développe en mâle ou femelle.

Amplexus : « amplexus » est le terme caractérisant le comportement qu’ont les males envers les femelles lorsqu’ils désirent s’accoupler.

Anastomose : structure souvent en relief de la cuticule, faisant office de jonction entre les stries.

Anepisternum : région centrale du thorax dans l’anatomie d’une fourmi.

Antennes : organes sensoriels mobiles, paires, articulés, fixés sur la tête des insectes. Leur longueur et leur forme varient beaucoup. Les antennes des fourmis sont coudées. Elles se divisent en deux parties : le scape (premier article antennaire, avant le « coude) et le funicule (ensemble de petits articles antennaires, après le « coude »).

Anthropomorphisme : Attribution de caractères (physiques, moraux ou comportementaux) humains à des animaux, à des objets ou à des plantes.

Anti-évasion : dispositif de contact généralement chimique ou physique appliqué dans les aires de chasses et les terrariums pour éviter que les fourmis ne s’en échappent. S’il est chimique, il doit être renouvelé régulièrement (tous les 2/3 mois) pour être efficace.
Généralement les éleveurs utilisent l’huile de paraffine, le fluon, le téflon ou encore l’huile minérale comme anti-évasion chimique et le talc, le talcool, le grillage ou couvercle micro-percé comme anti-évasion physique. L’anti-évasion doit être adapté à l’espèce pour laquelle il est utilisé.

Apex : Extrémité distale d’un appendice, par opposition à la base. Par exemple, la base de la mandibule correspond à la partie où elle est attachée à la tête, et l’apex correspond à l’autre extrémité.

Aphide : nom scientifique désignant les insectes suceurs de sèves (pucerons et punaises de sève).

Apode : qui ne possède pas de patte.

Appendice : un  appendice est une partie anatomique d’un corps qui, par un étranglement la reliant à une autre partie anatomique, la fait sembler « surajoutée ».

Il existe deux types d’appendice :
Les appendices locomoteurs, impliqués dans le déplacement, comme les pattes.
Les appendices céphaliques, impliqués dans l’alimentation (palpes et mandibules).

Aptère : Qui ne possède pas d’aile. Chez les fourmis, les ouvrières sont des insectes aptères, contrairement aux abeilles. Les fourmis ne sont pas aptères, seule la caste ouvrière l’est, à quelques exceptions près.

Aptérygote : nom donné aux insectes primitifs ne possédant pas d’aile. Ce terme n’est maintenant que très peu utilisé car il inclut une notion de primitivité de certaines espèces ou individus, ce qui est très contestable d’un point de vue scientifique moderne.

Arboricole : terme qui caractérise une espèce aux mœurs inféodées à la strate arborescente. Daceton armigerum est une espèce nichant dans les bois vivant de la canopée amazonienne ; c’est donc une espèce arboricole lignicole.

Arolium : Coussinets situés entre les deux griffes du tarse des pattes des fourmis dont la fonction est d’augmenter l’adhérence aux surfaces.

L’arolium des fourmis n’est pas le même pour toutes les espèces. En effet, les aroliums des genres Neoponera ou Oecophylla sont plus développés que ceux des Odontomachus et des Pachycondyla. Les Neoponera et Oecophylla sont donc deux genres arboricoles pouvant marcher aux surfaces lisses, contrairement aux Pachycondyla et Odontomachus qui sont terricoles et qui ne le peuvent pas.

Article antennaire : Petite partie faisant office d’unité pour le funicule des antennes de fourmis.

Asexué : Individus femelles ayant perdu, au cours de l’évolution, la capacité de se reproduire malgré la présence de certains organes reproductifs internes (néanmoins atrophiés).
Par exemple, une fourmi ouvrière est dans la plupart des cas (sauf pour certaines espèces) un individu asexué.

B

Barbule : Petit crochet situé au niveau du thorax.

Basis : synonyme de coxa.

BC : Abréviation de « béton cellulaire », un matériau très utilisé dans la conception des nids artificiels pour les fourmis.

Proportions des matières entrant dans la réalisation du béton cellulaire :
Environ 62 % de sable de quartz siliceux ; Environ 22 % de ciment (cpj32,5) ; Environ 16 % de chaux ; Environ 0,05 % de pâte ou poudre d’aluminium ; Environ 1 % de gypse et de l’eau.

Bhatkar : Recette de pseudo-miellat solide impérissable ayant émergé en 2005. Relativement peu utilisé dans les élevages modernes, elle fut très utilisée dans les années 2000, et reste présente en laboratoire. Elle est composée d’œuf, de miel, de vitamines, de sels minéraux, d’eau et d’agar-agar.

Biocénose : Ensemble des espèces vivant, cohabitant et coexistant dans un espace biologique et géographique donné (un biotope).

Biomasse : Terme d’écologie désignant la masse totale des organismes vivants dans un biotope donné à un instant choisi.

Biotope : ensemble formé par un milieu (naturel ou artificiel), ses CPCPTH (conditions physico-chimique et de pression, température et hygrométrie), sa biocénose (les êtres vivants qui y vivent) et les interactions que réalisent les êtres vivants qui la composent (prédation, parasitisme…).

Bivouac : Chez les fourmis légionnaires notamment, un bivouac est une masse formée par un enchevêtrement de fourmis dans le but de protéger la reine et le couvain. Cette masse est souvent assimilée à un nid biotique (vivant).

Blastogénèse : Origine des différents traits des castes issus des variations de l’environnement ovarien de l’œuf ou des traits non génétiques de l’œuf (opposé au contrôle génétique et à la trophogénèse).

Boost : action qui consiste à augmenter le nombre d’individus d’une colonie A par l’introduction d’imago ou de couvain d’une colonie B dont l’odeur a préalablement été modifiée pour favoriser l’intégration. Cette action est très risquée et est souvent pratiquée par des vendeurs frauduleux voulant augmenter leur chiffre d’affaire. Après un boost, des rivalités entre les différentes parties de la colonie peuvent s’observer, pouvant mener jusqu’à l’exécution de la gyne.

Si le boost est nécessaire dans certain cas (comme chez les grandes espèces semi-claustrales ayant des difficultés à fonder), il n’est pas éthique de le pratiquer sur une colonie en bonne santé et/ou de la vendre ensuite.

A noter que l’introduction de couvain chez les espèces à fondation dépendante n’est pas assimilée à du boost.

Bourgeonnement : Stratégie de multiplication coloniale par fission d’une colonie mère pour former une ou plusieurs colonies filles. Le bourgeonnement est parfois nommé bouturage.

BCI : Le bouquet chimique d’identification est le mélange d’hydrocarbures et de phéromones présent sur l’exocuticule des fourmis et qui permet aux individus de s’identifier. Il est parfois nommé « passeport chimique » mais ce terme de vulgarisation n’a rien de scientifique.

Bouturage : Stratégie de multiplication coloniale par fission d’une colonie mère pour former une ou plusieurs colonies filles. Le bouturage est parfois nommé bourgeonnement.

Bursa copulatrix : passage entre le vagin et la spermathèques qui stocke les spermatozoïdes.

C

Canopée : Strate la plus haute d’une forêt, composée de feuillage directement exposé au soleil.

Capsule céphalique :  nom donné à la tête de certains insectes chez lesquels elle prend une forme globuleuse. La tête des larves de fourmis (très petite) est une capsule céphalique.

Carène : Une carène est une proéminence, une arête saillante. On parle par exemple de carène du clypeus chez certaines Formicinae.

Carton : Matériau produit par les fourmis en mélangeant de la salive et des déchets organiques en décomposition pour former une pâte, qui en séchant devient un matériau solide aggloméré mais friable.

Caste : Catégorisation de l’ensemble des individus ayant la même physionomie et effectuant les mêmes tâches au sein d’une colonie. Les principales castes chez les fourmis sont les ouvrières, les mâles et les gynes (= reines).

Chitine : La chitine est le principal composant de la cuticule des fourmis. A l’état pur la chitine est blanche, souple, perméable à l’air et à l’eau. Ce n’est donc pas elle qui rend dure ou imperméable la cuticule des fourmis, ni lui donne sa couleur.

Chorion : Enveloppe protectrice des oeufs.

Claustrale : Type de fondation où la gyne ne sort pas de sa loge et nourrit ses larves avec ses réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières.

Claviforme : Se dit de quelque chose qui a la forme d’une d’une massue.

Cleptobiose : Relation dans laquelle de petites espèces de fourmis occupent un nid près de celui d’une espèce souvent plus grande. Elles peuvent piller leur nourriture ou utiliser leurs débris.

Un bon exemple serait la relation qu’entretiennent Gigantiops destructor et Paraponera clavata. On appelle aussi ce phénomène “piraterie” ; Solenopsis fugax est ainsi une autre espèce “pirate”, se nourrissant du couvain d’autres espèces de fourmi. Synonyme : lestobiose.

Cloaque : poche postérieure recueillant les voies intestinales, urinaires et génitales. Elle s’ouvre vers l’extérieur par un orifice proche de l’extrémité de l’abdomen et ventral.
La forme de cet orifice peut être un critère de détermination, notamment pour différencier les Dolichoderinae des Formicinae.

Clypéus : Partie de la tête d’une fourmi, située en-dessous des antennes et au-dessus des mandibules.

Cocon : Enveloppe de soie protectrice dans lesquelles beaucoup de fourmis passent la nymphose. Les Myrmicinae, les Pseudomyrmecinae et les Dolichoderinae ne forment pas de cocon, contrairement à la plupart des espèces des autres sous-familles.

Collinéen (étage) : zone de végétation d’altitude comprise entre 500 et 1000 m. En biologie on considère que la biodiversité de chaque étage varie énormément. Chaque étage est donc un biotope à part entière.

Commensalisme : Comportement d’une espèce consistant à vivre avec une autre pour se nourrir de ses déchets. En bref, lorsqu’une espèce tire profit d’une autre sans lui nuire.

Communauté : espèces vivant et interagissant dans le même biotope (espace géographique).

Compétition spermatique : Compétition entre les spermatozoïdes après copulation qui contribue fortement à la sélection génétique.

Cordiforme : qui a la forme d’un cœur. Exemple : le gastre des Crematogaster ou la tête des Daceton.

Cordyceps : Ophiocordyceps unilateralis est un champignon entomopathogène parasitant les fourmis de la tribu des Camponotini et certaines espèces indéterminées de Ponerinae ou d’Attini, découvert en 1859 par le naturaliste Alfred Russel Walace ; l’Ophiocordyceps a la particularité de prendre le contrôle mental et physique des fourmis dans le but de se reproduire en transformant les fourmis en outils ou, de manière plus populaire, en “zombies”.

Cosmopolite : Espèce présente partout dans le monde naturellement ou bien anthropiquement. Grâce à la mondialisation, Monomorium pharaonis est une espèce cosmopolite.

Couvain : Ensemble formé par les individus immatures d’une colonie (œuf, larve, nymphe nue ou en cocon). S’oppose au terme « imago ».

Coxa : Première partie des pattes des arthropodes. On peut les comparer aux hanches des fourmis.

Cryptique (espèce) : En biologie, un complexe d’espèces cryptiques est un groupe d’espèces qui se ressemblent toutes entre elles “comme deux gouttes d’eau” mais ne peuvent pas se reproduire entre elles. Exemple avec les Tapinoma du groupe magnum ou encore les Tetramorium du groupe caespitum. Les espèces cryptiques ne peuvent bien sûr pas être différenciées à l’œil nu ; il faut pour cela des observations microscopiques, des mesures morphométriques ou encore des analyses ADN.

Cryophile : fourmi qui aime le froid et pouvant être active à 0°C, mais cessant son activité à environ 22°C. Ce sont des espèces à la vernalisation inversée et qui ont souvent un taux de glycérol important dans l’hémolymphe. On retrouve des fourmis cryophiles en haute montagne ou aux extremums des deux hémisphères terrestre. Harpagoxenus canadensis et son hôte Leptothorax muscorum sont deux espèces cryophiles.

Cuticule : Partie dure du tégument (squelette externe) des arthropodes. Elle est composée de chitine et de sclérotine. Il y a 3 couches dans la cuticule :

L’épicuticule, la couche externe, fine (moins de 4 µm). on y trouve une couche de cire, caractéristique des arthropodes (insectes et arachnides). Cette dernière imperméabilise la cuticule, pour qu’il n’y ait pas de perte d’eau et pas de rentrée gazeuse.

L’exocuticule, la couche intermédiaire de la cuticule. Elle est composée essentiellement de sclérotine, une protéine tannée qui est responsables de la rigidité de la cuticule. Il y a aussi de la chitine. La mélanine également présente donne la coloration brunâtre-noirâtre de nombreux arthropodes.

L’endocuticule, une couche fine, flexible, constituée d’un mélange de protéines (dont l’arthropodine) et de chitine appelée mucopolysaccaride.

Au moment de la mue, l’endocuticule se liquéfie sous l’action d’enzymes sécrétées par la glande de mue située au niveau de la tête ou du prothorax (phénomène d’apolyse). Ceci permet à l’animal de se détacher plus facilement de son ancienne peau. Après la mue, la cuticule, souple et élastique, se durcit au contact de l’air.

D

Diapause : Suspension temporaire des activités vitales du développement chez les insectes ; c’est un équivalent de l’“hibernation”. Elle est induite par un facteur exogène (ex : climat) ou endogène (ex : génétique).

Dichthadiigyne : Type particulier de gyne ergatoïde, que l’on rencontre notamment chez les fourmis légionnaires. Ces gynes ont un gastre très volumineux, un thorax fin dépourvu d’ailes, des yeux réduits ou absents et des mandibules souvent falciformes.

Dimorphisme sexuel : différence d’aspect permettant de distinguer d’emblée le mâle de la femelle chez une espèce donnée. La plupart des espèces de fourmis présentent un dimorphisme sexuel remarquable : les mâles sont souvent ailés, ont une petite tête, de grosses ocelles et parfois des organes sexuels saillants.

Diploïde : organisme qui contient du matériel génétique du père et de la mère, donc deux versions de chaque chromosome (antonyme d’haploïde). Seules les fourmis fécondées (gynes et gamergates) peuvent pondre des œufs diploïdes qui donneront des femelles (ouvrière ou gyne) ; mais chez certaines espèces, les ouvrières peuvent pondre des œufs haploïdes qui donneront des mâles. Dans de rares cas, comme chez Pristomyrmex punctatus ou Ooceraea biroi, des œufs diploïdes peuvent être pondus par des ouvrières non fécondées, par parthénogenèse thélytoque.

Discoïdal : espace de l’aile délimité par les principales nervures.

Domatie : type de structure que certains végétaux adoptent pour pratiquer la myrmécophytie. Par exemple, Passiflora helleri possèdent des domaties car elle a développée des glandes nectarifères extraflorales pour nourrir Pseudomyrmex kuenckeli, Crematogaster totoca et Ectatomma tuberculatum en échange d’une protection contre les nuisibles.

Doulouse (esclavagisme) : type de parasitisme social, où les ouvrières pratiquent des raids pour capturer des esclaves d’une autre espèce de fourmi, qui s’occupent ensuite du couvain et fourragent pour l’espèce esclavagiste, se croyant dans leur colonie d’origine. On peut également employer l’anglicisme « dulotisme ».

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